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Archéologie poitevine
16 octobre 2006

24 et 25 novembre, Paris : l'avenir du passé - Modernité de l'archéologie

« L’avenir du passé – Modernité de l’archéologie »

evenement_37_photo_182L’interrogation sur les origines est sans doute aussi ancienne que l’humanité, au point que l’on pourrait penser qu’elle la constitue en propre. Depuis les plus anciennes mythologies jusqu’à l’archéologie la plus moderne, cette interrogation est la trame des modalités successives du rapport de l’humanité à elle-même. Et, dès l’Antiquité, on tente d’asseoir l’autorité des mythes sur des vestiges matériels, tandis que s’élaborent les méthodes des premiers historiens. L’établissement de l’archéologie par les sociétés modernes a donné à cette quête, des formes, des contenus et des finalités d’un autre ordre, à vocation universelle.

D’emblée, l’archéologie a occupé une place stratégique dans le programme de la Renaissance puis des Lumières en restituant à l’Europe son passé gréco-romain et en contestant les dogmes religieux qui fixaient jusqu’alors la naissance et la chronologie de l’humanité. C’est ainsi qu’émergent au XIXe siècle, concurremment avec les travaux de Charles Darwin, la notion d’évolution et celle d’une très ancienne préhistoire de l’homme. Dans le même temps, à l’instar de l’histoire, l’archéologie joue un rôle essentiel dans la construction des identités nationales, y compris dans ses détournements ou ses falsifications.

Aujourd’hui, la construction du savoir archéologique se poursuit à travers l’enrichissement des connaissances, la remise en cause des hypothèses, la prise en compte de la complexité du réel. Au cours des dernières décennies, l’archéologie préventive a permis la sauvegarde d’innombrables vestiges touchés par les travaux d’aménagement. Elle fournit désormais l’essentiel des données nouvelles et connaît un élargissement sans précédent de ses domaines d’investigation. Elle revisite l’histoire matérielle en réduisant la place des erreurs manifestes, des clichés ou des formules réductrices qui écrasent la complexité à l’origine du genre humain.

En stimulant la relecture inlassable du passé par lequel l’homme projette de nouveaux horizons depuis la très longue durée jusqu’à nos jours, l’archéologie donne à l’homme des outils précieux pour échapper à la dictature du présent et tisser les nouveaux motifs de son devenir.

Quels sont les apports de l’archéologie aux interrogations les plus récentes sur la trajectoire de l’humanité, son évolution biologique et cognitive, ses relations à l’environnement, l’histoire de ses techniques de production comme de destruction ? Comment se nouent les liens entre l’archéologie et les autres disciplines ? L’archéologie offre-t-elle des outils pour renouveler la réflexion sur les notions de communauté et de territoire ? Peut-elle éclairer la réflexion sur les catégories de peuple et de Nation ? Permet-elle de mieux appréhender les passions nationalistes et les intégrismes ? Quelle peut être la contribution de la connaissance des sociétés anciennes à la vie dans la Cité ?

Ce colloque international convie philosophes, historiens, sociologues, psychanalystes, anthropologues, archéologues… à examiner les différents aspects de cette relation de l’homme à son passé et permettra de souligner les enjeux contemporains de l’archéologie.

PROGRAMME

  • Jeudi 23 novembre 2006

10h : Ouverture par Bruno Racine et Jean-Paul Demoule

Connaître la trajectoire de l’humanité

Président de séance : Heinz Wismann, Ecole des hautes études en sciences sociales

10h30 : « L’évolution de l’homme et des techniques » par Bernard Stiegler, Centre Pompidou

11h : « L’homme face au climat », par Stéphanie Thiébault, CNRS

11h30 : « Origine et destin biologique de l’humanité » par Pascal Picq, Collège de France

12h : « La fin du progrès : les leçons de l’archéologie » par Ronald Wright, archéologue et écrivain

12h30 : débat

Comprendre les sociétés contemporaines

Président de séance : Bruno Latour, Ecole nationale supérieure des Mines

14h30 : « Les apports de l’archéologie à l’histoire des structures familiales » par Emmanuel Todd, Institut national d’études démographiques

15h : « Archéologie de la violence et de la guerre » par Jean Guilaine, Collège de France

15h30 : « L’archéologie pour comprendre l’espace » par Joëlle Burnouf et Gérard Chouquer, université Paris I

16h : « Vestiges de la traite et de l’esclavage : archéologie, mémoires, identités » par Françoise Vergès, université de Londres

16h30 : « L’archéologie de la Grande Guerre : une frontière de la recherche » par Stéphane Audoin-Rouzeau, Ecole des hautes études en sciences sociales

17h : « Anthropologie médico-légale en Argentine, en Bosnie, au Kosovo et au Rwanda », par William D. Haglund, Physicians for the Human Rights, Seattle

17h30 : débat

  • Vendredi 24 novembre

Conserver et restituer le passé

Président de séance : François Hartog, Ecole des hautes études en sciences sociales

10h : « Repenser la muséographie » par Jean-Bernard Roy, musée départemental de Préhistoire d’Ile-de-France, Nemours

10h30 : « Patrimoine archéologique et intégration » par Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis

11h : « Archéologie et architecture » : à préciser

11h30 : « Pillages et restitutions » par George Okello Abungu, Okello Abungu Heritage Consultants, Kenya

12h : « L’Odyssée de l’espèce : une expérience de médiation audiovisuelle » par Yves Coppens, Collège de France

12h30 : débat

Archéologie et passions identitaires

Président de séance : Yves Coppens

14h30 : « Terres promises et peuples élus : la Bible, l’archéologie et la formation des identités modernes » par Neil Asher Silberman, Centre d’Ename (Belgique) pour l’archéologie publique et la présentation du patrimoine

15h : « L’archéologie dans le monde musulman » par Jean-Louis Huot, professeur émérite de l’université de Paris I

15h30 : « Dieux lares, ancêtres imaginaires et construction identitaire », par Florence Dupont, université de Paris VII

16h : « Quête des origines et identité personnelle » par André Beetschen, psychanalyste

16h30 : « Le mythe gaulois » par Christian Goudineau, Collège de France

17h : « L’archéologie de la France : un refoulement national » par Jean-Paul Demoule, Institut national de recherches archéologiques préventives

17h30 : débat

France Culture, partenaire du colloque, consacre une journée à l’archéologie le mercredi 22 novembre : « Les Matins », Ali Baddou (7h-9h) ; « Planète Terre », Sylvain Kahn (14h-14h30) ; « Le Salon noir » de Vincent Charpentier (14h30-15h) et « Du Grain à moudre », Julie Clarini et Brice Couturier (17h-18h) et diffuse « Á voix nue », entretiens d’Yves Coppens avec Sophie Nauleau, du lundi 20 au vendredi 24 novembre de 11h30 à 12h.

ORGANISATION

Paul Salmona, Inrap, paul.salmona@inrap.fr

William Chamay, Forums de société, Centre Pompidou, william.chamay@centrepompidou.fr

Centre Pompidou
Grande salle, niveau –1
Métro : Rambuteau, Hôtel de Ville, Châtelet-Les Halles

www.centrepompidou.fr/

www.inrap.fr

Renseignements : Sylvie Nesta : 01 40 08 80 55 - colloque@inrap.fr

L’inscription préalable est indispensable pour accéder au Centre Pompidou à partir de 9h30. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

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