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Archéologie poitevine
29 mai 2008

News d'ici et d'ailleurs #1

  DOUAI : un coeur humain vieux de 400 ans, retrouvé intact, pose bien des questions...  (lu dans La Voix du Nord - Edition du samedi 24 mai 2008).

En novembre 2007, une équipe d’archéologues mettait au jour un coeur reliquaire lors d’une campagne de fouilles dans le centre ville de Douai. Les résultats des premières analyses étaient présentés hier. Et ils ne manquent pas de piquant.

La découverte de ce coeur reliquaire, intact et dans son environnement, est tout simplement une première en France. L’objet inspire un certain respect. Long de 35 centimètres sur 25 de large, réalisé en plomb, il adopte la forme d’un coeur. Mais surtout, et c’est ce qui est remarquable, il renferme un véritable coeur humain embaumé datant de la fin du XVIe siècle.

Enigmes à gogo

Découverts par les équipes de la direction de l’archéologie préventive de la communauté d’agglomération du Douaisis (CAD), l’organe et son contenant ont été analysés à l’hôpital Salengro de Lille puis au laboratoire Arc’Antique et à l’hôpital Laënnec de Nantes. Les premiers résultats sont surprenants.

Une inscription sur le reliquaire indique que le coeur appartenait à Anne de Lens. Mais l’étude ADN révèle que l’organe serait… celui d’un homme !

Toujours sur la boîte, la date de 1580 est mentionnée comme date de mort d’Anne de Lens alors que les archives tablent sur 1577. Enfin, Anne de Lens était épouse d’Adrien de Dion, gouverneur de Louvain (Belgique). Or, la famille de Dion n’a aucun lien avec la ville de Douai. Il n’existe même aucune trace de leur passage dans la cité.

Pourquoi et par qui ce coeur a-t-il été enterré à Douai à la fin du XVIe siècle ? Pourquoi les dates de décès diffèrent-elles ? Et surtout, à qui appartient ce coeur si c’est bien celui d’un homme ? Les chercheurs nagent en plein polar archéologique. Les analyses en cours permettront peut-être de résoudre ces énigmes.

ARLES, un buste de Jules César repêché !
(lu sur le site de RFI)
« Je l'ai reconnu tout de suite quand il a été au grand jour », a déclaré Luc Long en découvrant un buste de Jules César, réalisé de son vivant, repêché dans le Rhône, à Arles (sud de la France), une ville fondée par le dictateur romain. Le buste a probablement été jeté dans le fleuve après l'assassinat de César, durant la période troublée avant que son fils adoptif Octave devienne le premier empereur romain. Cette pièce « appartient au patrimoine mondial », explique le directeur des fouilles, l'archéologue Luc Long.
"C'est bien la physionomie de César, je l'ai reconnu tout de suite quand il a été au grand jour, mais c'est une image nouvelle, avec le vérisme de l'époque et avant les représentations conventionnelles d'un César divinisé », explique l'archéologue, qui a consulté nombre de spécialistes de l'histoire de l'art comme de la morphologie médico-légale pour conforter sa découverte. « On retrouve le cou allongé, les plis qui marquent l'âge (il devait avoir une cinquantaine d'années) la pomme d'Adam saillante, le front haut et large, la calvitie bien marquée » qui, selon l'historien Suétone, lui inspirait tellement de dépit qu'il avait obtenu de porter une couronne de lauriers pour la masquer.

« Jusqu'à présent, on connaissait 20 à 25 portraits de César -si on élimine ceux de la Renaissance- et ils sont essentiellement posthumes (…) .C'est le seul buste connu du vivant de César, hormis le masque de Turin réalisé juste avant ou juste après sa mort, et c'est le plus ancien », déclare Luc Long, 55 ans, conservateur en chef du patrimoine au Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm), qui dépend du ministère de la Culture et dont le siège est à Marseille. « Même à Rome, on n'a jamais retrouvé un portrait de César de son vivant », ajoute l'archéologue qui plonge dans le Rhône depuis une vingtaine d'années. « Ce date de l'époque républicaine de Rome et atteste que sur cette rive d'Arles il y avait des références au César vivant qui avait créé la ville ».

« On est tombé sur une zone très riche »

La découverte a été annoncée le 13 mai 2008, mais le buste en marbre a été trouvé par un membre de l'équipe lors d'une campagne menée d'août à début octobre 2007 sur la rive droite du fleuve. « On est tombé sur une zone très riche », explique l'archéologue. Au total, une centaine d'objets ont été sortis de la vase : un chapiteau corinthien en marbre, des colonnes, des statues dont un Neptune sculpté du IIIe siècle après JC et un captif en bronze. Après étude et traitement, tous ces objets devraient être exposés en septembre 2009, au musée d'Arles. « Tous ces objets ont une histoire différente », raconte Luc Long.

Tous les portraits connus de César ont été identifiés grâce aux monnaies puisqu'il a eu le privilège d'avoir frappées de son vivant à son effigie.Le buste, au nez cassé, date vraisemblablement d'entre 49 et 46 avant l’ère chrétienne, au moment où César fonde la colonie romaine d'Arles pour remercier la cité celto-ligure, implantée là, de l'avoir aidé à faire tomber Marseille en construisant douze galères de guerre dans ses chantiers navals.

Cette rive du Rhône, face au centre-ville actuel, maintes fois remblayée, avait été très peu fouillée. Les dernières découvertes laissent penser qu'il y avait là « des édifices publics très importants », estime l'archéologue, alors que de nouvelles fouilles sont prévues.

Luc Long a fouillé les mers de Malte à la Libye en passant par le Gabon, mais c'est dans sa ville natale qu'il a trouvé ce trésor : « c'était sous mes fenêtres », s'amuse-t-il.

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