Actualités des Monuments Historiques en Poitou-Charentes.
MAZEUIL (Vienne). Chapelle funéraire
Propriété privée. Inscription au titre des monument historiques de la chapelle et de son terrain clos le 15 mai 2008.
En 1832, le vicomte de Marconnay, qui habitait Mornay, fait élever
cette chapelle pour y déposer les cendres de son épouse, décédée trois
ans plus tôt. Il est vraisemblable que le maître d'oeuvre se soit inspiré de la
chapelle que l'architecte Gode a construite au cimetière du père
Lachaise. La restauration de cette chapelle est en cours.
VALDIVIENNE (Vienne), Château de Morthemer
Propriété privée. Donjon inscrit le 8 mars 1927 et église classée 11
avril 1908, parties bâties et non bâties formant le château de
Morthemer, inscription au titre des monuments historiques le 14 mai 2008.
La première mention du château apparaît au 10e siècle. Au 13e siècle,
la famille de Morthemer le transmet aux Sénéchaux qui président à la
construction ou à la reprise du donjon dans le troisième quart du 14e
siècle. Au 15e siècle, le domaine revient aux Taveau qui le posséderont
jusqu'au 18e siècle. Plusieurs propriétaires se succéderont, jusqu'au
baron de Soubeyran qui achète la propriété en 1844. Son fils
Jean-Marie-Georges de Soubeyran, alors député et riche financier,
commande à E. Boeswillwald, inspecteur général des monuments
historiques et grand architecte du 19e siècle, intime collaborateur
d'Eugène Viollet-le-Duc, la restauration qui débute vers 1865.
Le restaurateur n'a pas modifié la structure du bâtiment mais il a créé de toute pièce le système défensif sommital et la plupart des fenêtres. La décoration néo-gothique de l'intérieur est très soignée.
Les moyens du propriétaire de Morthemer ont permis de grandes transformations et des travaux de qualité dans l'esprit de l'époque. La restauration des monuments accompagne alors le développement de l'Histoire désormais envisagée comme une véritable discipline scientifique mais qui vise à une « résurrection intégrale du passé » selon Michelet, Guizot allant jusqu'à affirmer : « ce passé a été le présent ; s'il ne l'est pas redevenu pour vous, si ces morts ne sont pas ressuscités, vous ne les connaissez pas ! ». Cette conception de l'histoire explique l'éclosion et le succès du roman historique ; les théories et la pratique de la restauration en sont l'illustration. S'y ajoute le principe de l'unité de style à l'oeuvre ici dans la « médiévalisation » du petit château.
Parfaitement documentés les travaux de Boeswillvald à Morthemer sont d'une grande qualité touchant les cheminées, plafonds peints, sols en carrelage ciment peint, boiseries, papiers peints etc. Certaines cheminées anciennes, remarquables, ont été conservées.
Cette réalisation témoigne sans doute aussi d'une grande liberté dans le parti adopté, s'agissant d'une demeure privée dans laquelle on a voulu introduire le confort, parti différent de celui envisagé lors des interventions sur les cathédrales, lui plus rigoureux. Il y a donc là un témoignage remarquable et rare dans la région.
VALDIVIENNE (Vienne), 2 maisons, rue de l'Aumônerie à Morthemer
Propriété privée. Inscription au titre des monuments historiques des deux maisons le 15 mai 2008.
Les deux maisons contiguës 15 et 17 rue de l'Aumônerie à Morthemer se trouvent au sud de la Dive face au quartier castral et paroissial. Dans cet ensemble vraisemblablement exclu de l'enceinte urbaine, existait une « aumônerie ». D'autres maisons du quartier sont dites presbytérales dans un aveu de 1551 de Francois TAVEAU.