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Archéologie poitevine
7 septembre 2008

Industries lithiques préhistoriques... Quelques travaux universitaires en ligne

CARACTERISATION ET GESTION DU SILEX DES SITES MESOLITHIQUES ET NEOLITHIQUES DU NORD-OUEST DE L'ARC ALPIN. Une approche pétrographique et géochimique.
Thèse soutenue par Céline S. Bressy (ESEP - Economies, sociétés et environnements préhistoriques). Université de Provence - Aix-Marseille I (12/06/2002), Robert Chenorkian (Dir.).

La fréquentation préhistorique des Alpes du Nord nous est connue à travers la découverte de sites livrant des vestiges lithiques et osseux. Une vision plus fine des modalités de pénétration, de circulation intra-massifs et d'exploitation saisonnière du milieu alpin peut être abordée à travers l'étude des matières premières composant la série lithique d'un site, par la détermination de leurs origines.
Dans les sites des Préalpes françaises (depuis le massif des Bornes jusqu'au Dévoluy), le matériau privilégié par les préhistoriques est le silex. Des prospections réalisées dans le cadre de ce travail et antérieurement ont permis de cartographier les ressources en silex régionales et de regrouper plusieurs centaines d'échantillons de référence. Classiquement, ce matériau fait l'objet de caractérisations macroscopiques et pétrographiques. Cependant, ces méthodes ne sont pas toujours discriminantes et certaines sources ou types de silex demeurent difficiles à identifier dans un paysage lithique complexe. C'est pourquoi nous avons tenté d'apporter un nouvel éclairage à la question de la caractérisation du silex au moyen de la géochimie. Nous avons analysé les silex de 30 sources (138 échantillons) et de deux sites archéologiques (27 artefacts) par ICP-AES et ICP-MS, en mode destructif. Les caractérisations élémentaires permettent de distinguer les silex d'étages géologiques différents. Par contre, l'hétérogénéité intra-source constatée limite les possibilités de discrimination univoque des sources appartenant à un même étage géologique, à moins qu'elles ne soient suffisamment éloignées géographiquement. Toutefois, parmi les 22 sources sénoniennes analysées, celle de la Grande-Rivoire, située sur une des voies possibles de pénétration du massif du Vercors et exploitée dès le Mésolithique moyen, présente une signature géochimique spécifique. Plusieurs artefacts lui ont été attribués. Les analyses d'un autre matériau employé durant la Préhistoire, l'obsidienne, mettent en évidence les particularités de la signature géochimique du silex.
Les approches pétrographiques nous ont permis d'établir le schéma d'approvisionnement et l'origine des artefacts en silex de huit sites archéologiques par comparaison avec les échantillons géologiques à notre disposition.
Le matériel archéologique étudié au moyen de la géochimie et par les approches non-destructives a révélé des comportements vis à vis de l'acquisition et de la gestion des silex différents en fonction de la nature des sites, de leur positionnement géographique et de la période considérée. Des zones de contact et des voies de circulation privilégiées ont ainsi été mises en évidence.

PDF
bressy-these-2002.pdf(14.7 MB)
annexe4.pdf(10.7 MB)

Silex – Préhistoire – Mésolithique – Néolithique – Alpes françaises – archéométrie – pétrographie – géochimie – territoires – provenance


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LES INDUSTRIES LITHIQUES DU SOLUTREEN SUPERIEUR ET DU SALPÊTRIEN ANCIEN EN LANGUEDOC : RUPTURES ET CONTINUITES DES TRADITIONS TECHNIQUES

Thèse soutenue par Guillaume Boccaccio (ESEP - Economies, sociétés et environnements préhistoriques). Université de Provence - Aix-Marseille I (12/12/2005), Robert CHENORKIAN (Dir.)


À la fin du Solutréen supérieur, un groupe particulier, le Salpêtrien, se développe en Languedoc (France) autour de 19000 BP. Défini en 1964 par Max Escalon de Fonton à la grotte de la Salpêtrière (située près du Pont du Gard), le Salpêtrien est actuellement connu par deux autres gisements préhistoriques : La Rouvière à Vallon-Pont-d'Arc (Ardèche) et Cadenet à Gaujac (Gard). La définition de cette entité culturelle repose sur l'absence de la retouche plate solutréenne et la focalisation de la production sur un outil spécifique : la pointe à cran à retouche abrupte de type méditerranéen.

Ce travail tente d'apporter un regard technologique sur les méthodes de débitage, grâce à l'analyse de l'ensemble des témoins lithiques conservés dans les sites du Solutréen supérieur et du Salpêtrien ancien en Languedoc. La structuration technique de l'industrie salpêtrienne et les objectifs de débitage sont ainsi clairement définis. Le rapport qu'entretient le Salpêtrien avec le Solutréen est éclairci du point de vue technologique.

L'analyse fournit donc des éléments supplémentaires quant à la caractérisation du Salpêtrien. Elle nourrit également le débat sur la filiation culturelle entre Solutréen supérieur et Salpêtrien en Languedoc, mais aussi à l'échelle de l'Europe méditerranéenne.


SALPETRIEN.pdf(59.7 MB)

Gard – Ardèche – Aude – Languedoc – France – Europe du Sud – La Salpêtrière – La Rouvière – Cadenet – Oullins – Bize – Solutréen – Salpêtrien – Paléolithique supérieur – Préhistoire – industrie lithique – typologie lithique – technologie lithique – grotte – site de plein air


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Les traditions techniques lithiques à l'Épigravettien: Analyses de séries du Tardiglaciaire entre Alpes et Méditerranée

Thèse soutenue par Cyril Montoya (ESEP - Economies, sociétés et environnements préhistoriques). Université de Provence - Aix-Marseille I (15/12/2004), Robert Chenorkian (Dir.)


Depuis les années 1960, les collections lithiques italiennes sont abordées principalement sur la base d’une grille d’analyse, élaborée par G. Laplace (1964). Cette méthode, portée sur le classement par types des différents outils retouchés, permis de poser un premier cadre évolutif des différentes industries lithiques mises au jour dans la péninsule italienne et en particulier de sa phase post-glaciaire : l’Epigravettien (20 000- 10 000 B.P.). Notre analyse s’est portée sur les traditions techniques lithiques des groupes humains épigravettiens des Préalpes du Sud françaises et de Vénétie (Italie) au Tardiglaciaire (Montoya, 2004). Deux collections de référence ont servi de base à cette étude : la collection lithique de Saint Antoine – Vitrolles dans les Alpes du Sud françaises et celle de Val Lastari dans les Préalpes de la Vénétie en Italie. Pour compléter ces analyses, des éléments techniques de comparaison ont été recherchés dans d’autres séries lithiques des Préalpes italiennes : l’abri Tagliente, les abris Villabruna et l’abri Dalmeri. Contrairement au modèle d’évolution linéaire des industries en vigueur avant cette analyse, notre étude a mis en évidence de nombreuses transformations techniques qui se sont opérées à l’intérieur du système de production lithique et dans une moindre mesure, des changements au sein de l’expression artistique des œuvres d’art mobilier. Les analyses des méthodes et techniques de débitage des supports d’outils et d’armatures ont révélé entre 14 000 et 10 000 BP (non Cal.) une simplification progressive, en trois étapes, des concepts de production lithique des sociétés épigravettiennes. On observe ainsi en diachronie une réduction du nombre de chaînes et de schémas opératoires mis en œuvre. Dans la plus ancienne phase (antérieure à 13 000 BP), les quatre objectifs de débitage identifiés (deux gammes de lamelles, lames, éclats laminaires) sont produits à partir de quatre chaînes opératoires disjointes mises en œuvre chacune, avec un schéma spécifique. Si quatre chaînes opératoires distinctes ont pu être déterminées au cours de la seconde phase (13 000- 11 250 BP), les artisans épigravettiens ont employé seulement deux schémas pour l’obtention de quatre gammes de supports : une méthode pour le débitage de lamelles et de grandes lamelles, et un schéma « facial » pour la production de lames et d’éclats laminaires. Ce concept de débitage « facial », révélé pour le débitage des lames, apparaît comme très original. Lors de l’application de ce schéma, les tailleurs ont conjugué de fortes contraintes techniques qui ont permis de produire des supports larges et robustes avec d’importantes propriétés tranchantes. La dernière étape (11 250–10 000 BP) de cette évolution des concepts de débitage épigravettien est marquée par l’utilisation d’un seul et unique schéma opératoire pour obtenir l’ensemble des supports désirés (lames, lamelles, éclats).

A cette simplification des méthodes de taille, s’opère en outre en parallèle des transformations dans les techniques et les modes d’expressions de l’art mobilier. Nous avons ainsi pu mettre en évidence l’existence de deux styles différents de représentations picturales. Le plus ancien, daté de la fin du Dryas ancien (antérieur à 13 000 BP), fait référence à un style naturaliste. A ce titre, les traits de l’artiste semblent reproduire fidèlement la réalité en insistant sur certains détails anatomiques et en conservant le mieux possible les proportions du sujet. A partir de 12 000 BP, on observe une perte de l’exactitude et de la précision lors de la représentation des sujets, avec des figures plus abstraites parfois même schématisées. Ces modifications observées dans les domaines techniques et artistiques témoignent des nombreux bouleversements qui ont affectés la structure des sociétés fossiles tardiglaciaires.

PDF
These_MONTOYA_C_Texte_2004_.pdf(7.3 MB)
ANNEX
These_Montoya_C_Annexes_2004_.pdf(71.8 MB)

Préhistoire – Paléolithique supérieur – Italie – France – Préalpes de la Vénétie – Préalpes du sud françaises – Epigravettien – technologie lithique – chaine opératoire – système technique – art mobilier


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