Niort (79), avenir incertain pour la Villa Rose
Polémique qui tourne au politique à Niort (Deux-Sèvres) autour de la Villa Rose, inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, ancienne propriété de l'artiste Bernard d'Agescy, et propriété de la ville de Niort.
Depuis la rue, derrière le porche du 52, rue Alsace-Lorraine, impossible
de deviner ni le jardin, ni la magnifique galerie vitrée de 130 mètres
carrés, ni la villa couleur Toscane avec son belvédère, inspiré de ceux
qui, sur les toits des maisons italiennes, permettent le soir de
contempler la campagne. La Villa Rose est typique « d'une architecture méridionale propre à Niort, qu'on ne retrouve ni à La Rochelle ni à Poitiers », analysait voici quelques années un spécialiste.
C'est Bernard d'Agesci (1756-1829), peintre, architecte, et premier
conservateur des musées de Niort, qui a fait construire la Villa Rose
vers 1800. Il rêvait d'une maison d'habitation qui lui rappelle ses
séjours dans la péninsule italienne, notamment à Bologne, où il était
parti étudier l'art. L'artiste niortais était à ce point amoureux de
l'Italie qu'il avait adopté un pseudonyme italianisant : son vrai nom
était Augustin Bernard. Élève de l'école française de Rome, à son retour
en France il commence à devenir très en vue. Il aurait même pu finir
comme artiste parisien à la mode si la Révolution n'avait éclaté. Il
redescend alors sur Niort, et devient une figure majeure de la vie
culturelle locale.
Quand la ville de Niort a racheté la Villa Rose en 1989 pour 700.000
francs, celle-ci était déjà fermée depuis des décennies. En devenant
propriétaire, la collectivité entendait sauver cette propriété
historique mais elle avait aussi un projet précis : y ouvrir une
pépinière pour de jeunes artistes européens. L'idée avait eu l'agrément
du ministère de la Culture. Elle n'a jamais vu le jour. Plus récemment,
en 2005, l'école d'arts plastiques devait s'y installer. Nouveau projet
avorté : c'est finalement à Du-Guesclin que l'école a trouvé à se loger.
Au final, malgré des restaurations entreprises dans les années 1990 et
saluées par un prix national, la Villa Rose est restée toutes ces années
inaccessible aux Niortais, et en piteux état.
http://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/LOISIRS/Patrimoine-tourisme/A-vendre-villa-historique-270.000-8364-minimum
http://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/LOISIRS/Patrimoine-tourisme/Vingt-ans-de-valse-hesitations