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Archéologie poitevine
24 octobre 2012

Les dernières heures au jour des trésors de Puygarreau

Vienne, Poitiers, Puygarreau

Après des mois de fouilles, le chantier archéologique et ses monumentales découvertes vont être remblayés. Hier, les colonnes romaines étaient déplacées.

Les petites mains et les minuscules truelles ont laissé la place nette aux imposantes pelleteuses et énormes grues. Mis au jour depuis le début du chantier de fouilles entamé le 6 août dernier *), les trésors gallo-romains de Puygarreau vivent leurs dernières heures au grand air. L'opération remblaiement va commencer. Frédéric Gerber répond une énième fois aux questions qui brûlent les lèvres des innombrables visiteurs subjugués par ces vestiges monumentaux : « Pourquoi tout recouvrir de terre ? Ne serait-il pas possible de laisser tout cela visible au public ? » Le responsable des fouilles refait sa démonstration de la voix et du geste. « Regardez ce mur, on l'a mis méticuleusement au jour il y a à peine deux semaines. Aujourd'hui, il est recouvert de mousse. Laisser ces vestiges à la vue du grand public est sans doute techniquement possible. Mais cela engendrerait des coûts énormes. »

" Le mobilier des fouilles va revenir de droit à la Ville "

Marlène Mazière, du service régional d'archéologie ajoute. « La solution est de construire un mini-musée sur le lieu des fouilles. Cela s'est fait à Périgueux. Mais de telles initiatives sont rares. » Frédéric Gerber se veut positif. « Souvent, nos travaillons sur des sites de futurs de parkings souterrains. Alors, tout est détruit à notre départ. »
A Puygarreau, ce ne sera pas le cas. Loin de là. « Les tonnes de remblais auront une granulation importante spécialement destinée à cet effet, explique Marlene Mazière. Cela permet d'éviter les tassements différentiels et ainsi de préserver les vestiges… »
Les opérations de remblaiement débuteront lundi. La journée d'hier était consacrée au déplacement des huit colonnes du site. Fendues avec le temps, abîmées pas des siècles sous terre, elles ont été conditionnées pour supporter la délicate opération. Ainsi mises de côté pendant le remblaiement, elles seront à leur tour enfouies dans une fosse creusée dans le fond des jardins.
Les Poitevins ne doivent pas se lamenter de voir leur trésor remis en terre. Ils en garderont des traces visibles à loisir.
« Le mobilier de fouilles - il est ici conséquent - va revenir de droit à la Ville de Poitiers, affirme Marlène Mazière. Nous réfléchissons à un lieu d'exposition. Le Musée Sainte-Croix apparaît tout à fait adapté. »

Loïc Lejay
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