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Archéologie poitevine
10 novembre 2012

La grande misère du site d'Argentomagus

Indre, visite ministérielle

Saint-Marcel. La cité gallo-romaine va enfin être mise en valeur. En attendant, c’est un bien triste site que la ministre de la Culture découvrira, aujourd’hui.

Argentomagus n'a jamais eu la prétention de rivaliser avec Vaison-la-Romaine. L'importance de la cité antique, à la croisée de plusieurs axes très fréquentés, et la présence avérée d'une myriade de monuments publics et religieux pourraient néanmoins en faire un site touristique majeur. La fréquentation son musée, qui vient de bénéficier de 2 M€ de rénovation, plafonne pourtant à 17.000 visiteurs.

Un besoin de relief

La ministre de la Culture, qui va découvrir les lieux en fin de matinée, après avoir assisté, à Chambon, à la mise à l'eau du radeau de l'artiste Nils Udo, s'ingéniera sans doute à déchiffrer ce paradoxe. Car la qualité des expositions ne fait pas tout. De la salle panoramique du musée, elle verra quelques vieilles pierres émerger d'un no man's land constellé de bâches. Hormis son théâtre, installé loin de la cité, et sa fontaine protégée par un abri anachronique, Argentomagus n'a rien à montrer sur le terrain. Ce capharnaüm est une hérésie pour l'ancien conservateur du site, Gérard Coulon, qui avait déjà accueilli en son temps une ministre de la Culture, Catherine Trautmann : « Des aménagements ont été réalisés dans les années quatre-vingt-dix, mais ils ont beaucoup vieilli. Le site n'est pas entretenu et ces bâches sont quelque chose d'invraisemblable. Il est évident que le public n'est pas satisfait de sa visite. Il manque des volumes, des élévations. » La venue d'Aurélie Filippetti n'y est pour rien, mais ce vieux projet de valoriser la cité antique est sur le point de se concrétiser. Une étude de faisabilité, lancée en 2008, a été validée et une première tranche de travaux, d'un coût de 260.000 €, financés en partie par le contrat de plan État-Région, devrait débuter en septembre prochain. « Nous voulons qu'il y ait de la verticalité. Dans l'immédiat, cinq à sept emplacements seront valorisés, au fil d'un circuit sur le thème de l'histoire de la ville, qui comprendra seize haltes », explique Vincent Millan, président de la communauté de communes, gestionnaire des lieux. Le parcours réutilisera les rues antiques, un marquage au sol restituera l'emprise de certains monuments, des murs en matérialiseront d'autres, et l'accent sera mis sur la zone du sanctuaire et de la basilique en reprenant un maximum de pierres de l'époque. Le site qui sera par ailleurs clôturé devrait devenir à terme un vrai produit touristique. Mais ce matin, après son escale à Chambon, la ministre de la Culture découvrira plutôt un tableau digne du radeau de la Méduse !

pratique

Aurélie Filippetti arrivera à Éguzon à 10 h, pour inaugurer le Radeau d'automne, en présence de Michel Sapin, ministre du Travail, et des élus de l'Indre et de la Creuse, et des régions Centre et Limousin.

A 11 h 30, elle se rendra à Saint-Marcel pour visiter le musée archéologique d'Argentomagus, ainsi que l'exposition « Femina : naître et être femme aux premiers siècles de notre ère ».

Jean-Michel Bonnin
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