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Archéologie poitevine
24 novembre 2012

Sous la déviation, une nécropole mérovingienne

Sergeac

Publié le 23/11/2012 à 06h00 Par Émilie Delpeyrat

 

Les archéologues du Conseil général ont mis au jour sur le site des sépultures datées des Ve et VIe siècles. Une découverte exceptionnelle dans le secteur.

Qui a dit que le sous-sol bergeracois était moins riche que celui du Sarladais ? Certainement pas les archéologues déployés depuis septembre sur le futur tracé de la déviation ouest de Bergerac. Fin octobre, en pleine phase de décapage mécanique du site du Bout-des-Vergnes, les équipes du Conseil général ont mis au jour des vestiges dont rien, y compris dans le diagnostic préventif, ne laissait supposer l'existence. À 40 centimètres de profondeur, alors que les premières traces d'occupation humaine étaient attendues dans le meilleur des cas 30 centimètres plus bas, les couches de terre fraîche ont laissé percer d'étranges « formes oblongues, encaissées et juxtaposées les unes contre les autres », rapporte Mathilde Régeart, la chef du service archéologie du Département (1).

Les archéologues sont tombés d'accord pour dire qu'il s'agissait d'une nécropole mérovingienne des Ve et VIe siècles. Un site dont on ne connaît pas d'équivalent dans le Bergeracois. « Du mobilier daté de la période mérovingienne a déjà été retrouvé à Sergeac en 2005, et à Saint-Laurent-des-Hommes en 2010, convient Mathilde Régeart. Il n'y a en revanche aucun précédent en Périgord pourpre. »

En mauvais état, les tombeaux ont dû être fouillés sur place avant d'être rapatriés dans les laboratoires du Conseil général à Périgueux. Quelques pièces de mobilier ont pu d'ores et déjà être retirées des caissons funéraires : « A priori, tout laisse penser qu'il y avait une forme d'habitat dans le secteur, avance Mathilde Régeart. Mais tout cela reste à confirmer. »

Retour au paléolithique

Les archéologues ne sont pas à l'abri d'autres surprises : les fouilles entreprises sur les 5 000 mètres carrés du site du Bout-des-Vergnes doivent en effet encore durer jusqu'à la fin du mois de février. « La phase de décapage a permis d'identifier 425 mètres carrés susceptibles de contenir des éléments archéologiques, note Mathilde Régeart. Depuis le début du mois de novembre, la fouille manuelle se concentre exclusivement sur ces zones-là. »

Les objets retrouvés sur place à ce jour datent principalement du paléolithique, une période de la préhistoire largement connue en Dordogne, mais à laquelle l'archéologie reconnaît encore tout son intérêt. « Les éléments datés du paléolithique apportent la confirmation que l'occupation humaine a été continue entre le Moyen Âge et le Moustérien », conclut l'archéologue du Conseil général.

Déception à La Mouline

Le site voisin du Pont de la Mouline, qui est aussi fouillé depuis deux mois, ne s'est, hélas, pas montré aussi bavard. Contrairement à ce que pouvait laisser espérer le diagnostic préventif, aucune forme de mobilier daté de l'âge de bronze n'a pu être retrouvée sur les 900 mètres carrés du périmètre de recherche. Les sept archéologues affectés sur le secteur ont jusqu'à la mi-décembre pour faire parler le sous-sol.

(1) Le service départemental d'archéologie organisera des portes ouvertes sur le site du Bout-des-Vergnes mercredi 5 décembre et jeudi 3 janvier. Tél. 05 53 57 03 11.

Source de l'information, photographie: http://www.sudouest.fr/2012/11/23/sous-la-deviation-une-necropole-merovingienne-886920-726.php

 

 

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