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Archéologie poitevine
5 décembre 2012

Les archéologues auscultent un bout de muraille

Sarthe, Le Mans
Au pied de cette portion de muraille où travaillent actuellement les archéologues (de gauche à droite, Olivier Gastineau, Vincent Bernollin, et Hugo Meunier), des traces d'empierrement correspondant à un trottoir de circulation.   
Au pied de cette portion de muraille où travaillent actuellement les archéologues (de gauche à droite, Olivier Gastineau, Vincent Bernollin, et Hugo Meunier), des traces d'empierrement correspondant à un trottoir de circulation.
Maintenant dégagée, la portion de muraille en haut du tunnel est l'objet de sondages archéologiques.
Les curieux peuvent venir à la rencontre des archéologues, ce mercredi, à 11 h.
En vue du réaménagement du tunnel, des places du Jet-d'Eau et des Jacobins, dans le cadre du chantier de la deuxième ligne de tramway, les premiers arbres sont tombés il y a quinze jours.

Entre le haut du tunnel et les cafés de la place, une belle portion de muraille est maintenant dévoilée. Les archéologues ont quelques jours pour ausculter cette portion des fortifications construites entre 270 et 310 de notre ère.

« C'est un travail programmé sur une muraille classée, résume Vincent Bernollin. Joseph Guilleux, qui a réalisé en 1998 une thèse sur la muraille, n'avait pas pu avoir accès à tous les endroits. » Avec Hugo Meunier, son collègue du Capra (Centre allonnais de prospections et de recherches archéologiques), Vincent Bernollin a là une belle occasion d'établir des relevés à l'endroit où se trouvait une tour, dite Fayau. Détruit au milieu du XVIIIe siècle, l'édifice reste largement méconnu des chercheurs comme d'autres. 11 tours sont encore visibles sur les 30 ou 35 qui ont pu exister.

Traces d'un ancien tunnel

Les archéologues du Capra s'appuient sur les nouvelles technologies, la 3 D notamment, qui leur permettent notamment de passer moins de temps sur le terrain. Le travail consistera ensuite à analyser et à restituer l'ensemble des données collectées.

Les deux hommes tenteront de reproduire le décor du mur ou encore les volumes et les reliefs originels. Les promeneurs un peu attentifs ont déjà observé les traces d'une ancienne ouverture réalisée dans la muraille. Il s'agit d'un tunnel percé avant celui qu'on connaît aujourd'hui. Beaucoup plus petit (environ 1,70 m de large sur 1,90 de haut), ce tunnel de 170 m de long, coffré de bois, débouchait dans l'axe du pont Issoire.

Pas forcément très sûr (des affaissements, au-dessus, avaient été constatés) et insalubre, l'édifice a été fermé en 1858. Est-il entièrement comblé ? Pas de réponse certaine sur ce point. On constate aussi que sous le monumental appareillage romain, se trouvent des reprises en sous-oeuvre, datant sans doute du percement de l'actuel tunnel. « L'enceinte a dû bouger à l'époque, suggère Vincent Bernollin. On avait notamment fait des percements à la dynamite ! »

Les sondages devraient se terminer vendredi. Dans six mois environ, le service régional d'archéologie aura le rapport détaillé. Pour les grandes lignes, les curieux peuvent venir à la rencontre des archéologues ce mercredi à 11 h. Les deux hommes répondront aux questions. Sympa, l'archéologie partagée sur le terrain. DL;

Emmanuel CHARLOT.  Ouest-France  
 
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