Ils veulent redonner des ailes à la Gâtine
Deux-Sèvres -Le Beugnon, Parthenay - Patrimoine
Le Front de libération de la Gâtine va se lancer dans la restauration d’un vieux moulin à vent pour en faire un lieu touristique, culturel et pédagogique.
Depuis 1997, les onze irréductibles activistes de la Confrérie du Trut (1997) transformée en académie du Trut (2007) puis l'an dernier en Front de Libération de la Gâtine (FLG) multiplient les initiatives authentiques et originales pour redorer le blason de la Gâtine.
Le nouveau projet du FLG est sans doute le plus ambitieux : « Maintenant qu'on l'a libérée, la Gâtine, nous pourrions nous retirer en ermites, avoue Christian C., l'un des cadres du mouvement séparatiste, mais nous avons décidé à présent de redouna daus ales à la Gâtine ! ». Traduction : « Redonner des ailes à la Gâtine ».
Un futur haut lieu de l'âme gâtinaise
Pays « de l'ève, dau guia et dau vent » (de l'eau, du gel et du vent), la Gâtine ne compte plus à ce jour aucun moulin à vent en fonctionnement. Qu'à cela ne tienne, le FLG a décidé de réhabiliter le moulin du Chêne (« dau châgne » en Gâtinais), situé sur les hauteurs de Vernoux-en-Gâtine. L'association Académie du trut a pris le nom de « Redouna daus ales à la Gâtine » et pour objet la réhabilitation du moulin, l'organisation d'actions de valorisation de la meunerie (avec des producteurs de céréales, des meuniers, des boulangers locaux…), l'ouverture de ce moulin du XVIIe siècle au grand public et aux scolaires sous forme de visites guidées et enfin des actions de formation en direction des jeunes autour de la transformation des céréales et des métiers qui s'y rapportent. Un bail emphytéotique de 30 ans a été souscrit avec le propriétaire du moulin et de nouveaux membres ont fait leur entrée dans l'association : notaires, architectes, expert comptable, boulanger, meunier, producteur de céréales mais aussi des jeunes, des anciens, des représentants de collectivités… Le budget total de cette réhabilitation s'élèvera à 450.000 € et l'activité du « Moulin dau Châgne » devra s'équilibrer en recettes par les cotisations des adhérents, les produits de la vente de farine et ceux des visites tandis que les dépenses concerneront l'entretien annuel du mécanisme (doté d'une meule de silex), les assurances, la taxe foncière et les faux frais. Les travaux sont prévus pour démarrer à l'automne 2013. Dès le début de sa réhabilitation, le « Moulin dau Châgne » deviendra un haut lieu (haut perché) où flottera « l'âme gâtinaise », celle de « chèla qu'avont grandi sur le roc »…
Une réunion d'information ouverte à tous est organisée vendredi 25 janvier à 18 h 30, salle de la Maison de la pomme à Secondigny.
dates clés
1670. Première mention du moulin dans les archives (propriétaire René de La Cour-Chevallier, Seigneur du Fonteniou).
1742. On trouve les noms des meuniers dans les archives.
1842. On trouve mention du « Grand moulin affermé avec toutes ses dépendances », propriété de la famille Brochard de la Roche. Le fermier se nommait Ancelin.
1849 à 1910. Diverses successions familiales (familles Brochard de La Roche, Lauveau de Larègle, Lahaye, propriétaires meuniers.) 1910. Fin de l'activité du moulin.
2002. Donation de Mme Charron épouse Kolbach à ses enfants.
2012. Bail souscrit entre Serge Kolbach et l'association Redouna daus ales à la Gâtine.