Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Archéologie poitevine
10 janvier 2013

Le Donjon de Niort s'est défait de ses assiégeants, sauf un

Deux-Sèvres - Niort - Patrimoine

09/01/2013 05:46

1

2

3

paln de 1716 

Au fil du temps, la vénérable forteresse de Niort a subi bien des agressions architecturales. La voilà aujourd’hui délivrée de tout ce qui l’étouffait. Enfin, presque…

Avec sa base aujourd'hui dégagée, le Donjon a sans conteste regagné en prestance. La forteresse reprend ainsi la place souveraine qui était la sienne au cœur de la ville, au temps moyenâgeux de sa construction. Les travaux de déblaiement ainsi achevés, on en vient cependant à s'interroger : pourquoi avoir conservé cette portion de muret sur la face nord-est, laquelle se voit désormais comme le nez au milieu du visage ? Elle fait figure d'outrage au monument.


Marie-Pierre Baudry, docteur en archéologie médiévale, nous livre la raison de son existence : « Cette construction disgracieuse, sans doute réalisée dans les années 1950-1970, a pris la place d'un mur taluté plus ancien et qui avait une utilité fonctionnelle bien précise : soutenir le rocher dégradé au pied de l'édifice. Avant d'envisager la dépose de ce mur, il conviendrait donc de s'assurer de l'état du socle rocheux de ce côté, et de la présence éventuelle de couches archéologiques plus anciennes ». Avec de nouvelles fouilles à la clé, sans doute…

 " Pour soutenir le rocher dégradé "

La castellologue deux-sévrienne rappelle qu'au début du XVIIIe siècle, le Donjon était encore entouré de profonds fossés asséchés, au sein de l'enceinte du château (voir plan ci-dessous). Au milieu du XVIIIe siècle, les ingénieurs militaires déplorent le mauvais état de l'escarpe du fossé, la berme trop étroite au pied du Donjon sur l'angle nord-est en particulier. C'est pourquoi l'on projette la construction d'un mur de revêtement partant du fond du fossé, pour masquer et consolider le rocher apparent (voir dessin). Le projet semble avoir été réalisé dans les années 1770 ; cependant, en 1778, on signale encore le mauvais état de la berme « fort dégradée qui enveloppe partie de la fausse braie (terrasse) et du donjon ».


Le comblement du fossé va partiellement régler ce problème. De plus, au XIXe siècle, des maisons vont être construites au pied du Donjon. Selon les recherches de Marie-Pierre Baudry, c'est en 1922, après leur démolition, qu'on a découvert et restauré les anciens « glacis » du fossé en construisant une maçonnerie en pierre de taille simulant un contre-mur. Ce nouveau muret était en partie fondé sur le roc, en partie sur un socle maçonné.


En 1968, de nouveaux travaux sont réalisés par Doray, architecte des Bâtiments de France. Selon Marie-Pierre Baudry ce dernier, qui a pris soin de refaire un mur dont le tracé rectifie celui de l'ancienne berme, s'en justifie ainsi : « Il nous a paru logique et intéressant, au lieu de composer une base de fantaisie toujours discutable au Donjon, de restaurer les deux tronçons de ce glacis et de les relier, en poursuivant leur profil, par une partie de ce glacis neuve sur plan circulaire, en harmonie avec la courbe de la terrasse supérieure ». En harmonie avec la courbe, peut-être, mais si peu avec le monument lui-même ! Si ce vilain muret doit continuer son siège – ce qui semble hélas probable( lire ci-dessous) – ne pourrait-on à tout le moins le végétaliser pour atténuer l'offense ?

nr.niort@nrco.fr   Fabien Bonnet

Source de l’information : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Loisirs/Patrimoine-tourisme/n/Contenus/Articles/2013/01/09/Le-Donjon-de-Niort-s-est-defait-de-ses-assiegeants-sauf-un

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité