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Archéologie poitevine
11 avril 2013

Sévignacq : la famille Darricau, des Justes parmi les Nations

Publié à 06h00 Mise à jour :  10h55

 

De gauche à droite : Henri Labat (retraité à Pau), René Bourda (retraité à Sévignacq) et dessous de gauche à droite : André Labat (décédé), Andrée Weinsweg dit Evelyne, Marie Darricau (épouse Bourda), Elise Hartanerot (décédée), Moïse Cazalis (retraité à Sévignacq), Robert Lassegues (retraité dans les Landes), Marie Salles (retraitée à Pau), Marie Cazalis (décédée).De gauche à droite : Henri Labat (retraité à Pau), René Bourda (retraité à Sévignacq) et dessous de gauche à droite : André Labat (décédé), Andrée Weinsweg dit Evelyne, Marie Darricau (épouse Bourda), Elise Hartanerot (décédée), Moïse Cazalis (retraité à Sévignacq), Robert Lassegues (retraité dans les Landes), Marie Salles (retraitée à Pau), Marie Cazalis (décédée).

Agnès Leyris, animatrice de conférence et bénévole pour la reconnaissance du titre des "Justes parmi les Nations" a collecté auprès des villageois de Saint-Mandé (Val-de-Marne) des informations dans le cadre de la journée nationale de la déportation. Cela afin de conserver au titre de la mémoire des faits sur la résistance et/ou du mémorial de la Shoah.

A cette occasion, elle a fait la rencontre d'Andrée Weinsweg dit "Evelyne" épouse Melnick qui lui a raconté comment elle a été sauvée de la déportation grâce à la famille Pierre et Ida Darricau, habitant de Sévignacq.

Voici le témoignage d'Evelyne : "Ma famille habitait au début de la guerre dans la région parisienne à Saint-Mandé (94). Mon père est né le 4 décembre 1899 à Olika (Pologne). Il était vernisseur. En arrivant en France, il a exercé le métier de chiffonnier pour reprendre par la suite son métier de vernisseur… Ma mère, Berthe Schimkovitz est née à Paris en 1905 de parents émigrés de Lituanie. Ils ont vécu rue Charlot à Paris avant de venir habiter à St-Mandé, en 1928, car j'étais une petite fille fragile de santé et cette ville était réputée pour son bon air. Suite à une dénonciation, mon père et une de mes tantes sont arrêtés et déportés en 1942. Ils sont morts à Auschwitz.

Mon oncle, M. Fey dirigeait une entreprise de fourrure à St-Mandé qui travaillait pour les Allemands. Cela lui a permis de protéger ses employés juifs, dont mon futur mari, en leur procurant de faux papiers. Mon oncle nous a envoyés avec ma tante (Mme Fey) et ses deux enfants dans les Pyrénées. C'est là qu'il prend contact avec la famille Darricau, connue grâce à des relations de travail dans la fourrure sur Pau. Eugénie Darricau, la cousine de Pierre Darricau, qui travaillait à l'hôtel place du Foirail à Pau, nous a mis en contact avec Pierre et Ida Darricau, et de leurs enfants, Marie, Omer et Alexis.

Je me souviens qu'à cette époque, je gardais parfois les enfants de Pierre et Ida et j'aidais à la ferme autant que cela m'était possible. Ils étaient gentils avec moi. Marie Darricau, leur fille, ne me quittait jamais. Nous sortions très rarement par peur de rencontrer des officiers allemands.

Lors des sorties à la rivière " Le Gabas" les amis des enfants Darricau, Moïse Cazalis et René Bourda qui se mariera avec Marie, savaient tous que j'étais juive. Je garde un souvenir merveilleux de ces moments ainsi que de leur amitié.

Nous avons vécu ensemble la libération du village, en témoigne une photo où nous sommes tous sur une moissonneuse-batteuse et où nous arborons fièrement un drapeau français. Peu après ma mère est venue me chercher car je me souviens d'un séjour à Pau où des soldats américains distribuaient des chocolats et chewing-gums.

Jusqu'en 1945, les parents Darricau, leurs enfants et amis ont permis à notre sauvetage en nous apportant affection et la marque d'un grand respect. Et puis nous sommes rentrées à St-Mandé. La vie a repris ses droits, j'ai été à l'école de sténotypiste Pigier, et ensuite travaillée pour le ministère de l'Air. Je me suis mariée avec Georges Melnick avec qui nous avons eu deux enfants, Olivier et Brigitte."

Remise des médailles le 21 avril

La médaille sera remise à titre posthume à Pierre et Ida Darricau le dimanche 21 avril à 11 h, au foyer municipal de Lasclaveries. Ce sont leurs enfants et petits-enfants qui recevront cet honneur des mains de Michel Lugassy-Harel, ministre près de l'ambassade d'Israël en France et de Michel Alitenssi, délégué du comité français pour Yad Vashem. Leurs noms seront aussi gravés sur le Mur d'Honneur dans le Jardin des Justes parmi les Nations à Yad Vashem à Jérusalem.

Source de l'information :http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2013/04/11/la-famille-darricau-des-justes-parmi-les-nations,1126181.php

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