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Archéologie poitevine
9 mai 2013

Le musée Labour renaît

Publié le 06/05/2013 à 06h00 Par thomas brosset

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 Le bunker dans lequel Jean-Luc Labour organisait ses dîners et ses rondes de nuit sur l’Occupation redevient un musée à partir du 20 mai. Visite guidée.

Luc Braeuer (à gauche) et Hervé Sinquin (à droite) se sont glissés dans une des vitrines.
Luc Braeuer (à gauche) et Hervé Sinquin (à droite) se sont glissés dans une des vitrines. (photo pascal couillaud)

 

Cinq ans d’histoire de La Rochelle dans 280 mètres carrés. Un musée va naître. Ou plutôt renaître. Rue des Dames, entre le marché et le Carré Amelot, c’était l’un des lieux secrets de la ville. Un lieu redécouvert en 1982 au hasard d’une vente. Celle de l’Hôtel des étrangers. Dessous, se trouvait un bunker bétonné par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale pour se protéger des bombardements.

Déjà passionné d’histoire, Jean-Luc Labour réussit à convaincre sa mère de l’aider à acquérir cet étrange vestige souterrain. « C’est un investissement béton ». L’argument fit mouche. Et c’est ainsi qu’avec trois francs six sous, quelques costumes, cartes d’époque et un gigantesque talent de conteur, Jean-Luc Labour ouvrit son musée « de la dernière guerre ». Jusqu’en 1994, il l’ouvrit pour la saison estivale. Puis seulement pour les Rondes de nuit de l’office de tourisme ou les « dîners de l’occupation », où il faisait passer de savoureux moments à ses convives.

700 photos

Mais l’ancien directeur devenu président de l’office de tourisme ne pouvait continuer seul à entretenir et s’occuper du site. Il y a un an, il l’a mis en location. Il cherchait un gérant et n’a pas eu besoin de chercher bien loin.

« En fait, je connais Jean-Luc depuis 1984. J’avais 14 ans, j’étais passionné d’histoire et j’étais captivé par les récits de M. Labour », raconte Luc Braeuer. Une passion de l’histoire qui le conduit à créer un Mémorial de la liberté retrouvée à Quinéville, dans la Manche, et un musée de la Poche de Saint-Nazaire avec son frère Marc.

Il a le savoir-faire, il connaît Jean-Luc Labour depuis longtemps : la filiation est toute trouvée.

« La collection de Jean-Luc Labour nous a bien sûr servi de base. Et ses quelque 700 photos d’époque. Pour le reste, les mannequins, les costumes, c’est ce que nous avons recueilli dans nos musées ».

36 mannequins qui racontent les cinq ans d’occupation à La Rochelle. De Léonce Vieljeux, le maire courageux (qui refuse de hisser le drapeau allemand au-dessus de l’hôtel de ville le 23 juin 1940), à l’amiral Meyer (qui obtient la reddition des Allemands le 23 juillet 1945). Le premier déclarera notamment : « Mon honneur d’officier et ma dignité m’interdisent de discuter avec un officier subalterne, même s’il appartient à une armée victorieuse. Je n’exécuterai des ordres que s’ils émanent d’un officier allemand ayant un grade au moins égal au mien ».

Outil pédagogique

On passe de pièce en pièce, d’année en année. On y découvre l’électricien Marcel, le capitaine Briand, Henriette Martinelli, Ruth et Annie, les deux femmes artistes qui ont décoré le plafond du bunker. Tous ont existé, ont vécu une partie intense de leur vie dans ou autour de ces lieux. « C’est d’abord un outil pédagogique. Accessible à tous, des scolaires aux adultes. Avec des panneaux explicatifs complets et des écrans de télévision ».

Tout n’a pas été simple pour réaménager ce lieu en musée. Les conditions de sécurité sont drastiques et il a fallu composer avec la copropriété de l’immeuble. Mais Luc Braeuer arrive au terme de son parcours du combattant. « Le plus dur est fait. Pour ces quinze derniers jours, il ne reste plus qu’à installer les écrans, les panneaux explicatifs, remplir les vitrines. »

Et, le 20 mai, le musée Labour de La Rochelle va renaître.


Source de l'information et photographie : http://www.sudouest.fr/2013/05/06/le-musee-labour-renait-1044993-1391.php

 

 
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