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Archéologie poitevine
16 mai 2013

"Bougon, lumière vive sur 7.000 ans d’histoire

Deux-Sèvres, musée des tumulus de Bougon

15/05/2013 05:00
Cela fait vingt ans cette année que le public peut se plonger dans l’histoire des tumulus de Bougon.                      
Cela fait vingt ans cette année que le public peut se plonger dans l’histoire des tumulus de Bougon. - (Photo NR)

Le 27 juin 1993, le Département inaugurait son musée des Tumulus. L’anniversaire sera célébré ce week-end des 18 et 19 mai sur le site où les premières nécropoles ont été découvertes en 1840. La conservation du patrimoine, la recherche scientifique et la diffusion de la connaissance au plus large public possible : vingt ans après, voilà le trépied solidement planté sur son territoire. Si bien que le centre d’étude et de conservation du patrimoine archéologique de Bougon demeure une magnifique machine à remonter le temps fréquentée par 25.000 personnes à l’année.

Rendez à César… C’est au public, à ce vaste public fait d’enfants, de néophytes curieux, de profanes en vacances ou d’érudits en quête de certitudes scientifiques que le musée des Tumulus de Bougon rend d’abord hommage, à l’heure de célébrer ses vingt ans. « Si ce musée a traversé ses vingt ans, c’est d’abord grâce à son public », assure Elaine Lacroix, conservateur de ce grand patrimoine de Bougon. Elle fut là, à l’origine du site, dès juin 1993, tout comme Isabelle Bougon, qui vous tend un sourire à l’accueil du musée, arrivée pour sa part le 1er avril 1993. C’est donc un week-end gratuit qui attend le public autour du musée bâti ici il y a vingt ans, par le conseil général. Le mariage de l’ancien prieuré et du bâtiment moderne n’a pas pris une ride et compose toujours une entrée de choix vers les nécropoles érigées entre les Ve et IIIe millénaires avant Jésus-Christ. Vers la grande Histoire.

“ Il était une fois près de chez vous ”

« Il était une fois près de chez vous » : c’est le titre de l’exposition (jusqu’au 4 janvier) qui sera inaugurée samedi 18 mai (20 h à 23 h), avec l’ambiance musicale et poétique de la compagnie Carabosse. Après la fête, on pourra même prolonger la nuit sur place en dormant au musée ! Elaine Lacroix, qui adore la scénographie, et toute l’équipe, se sont donc replongées dans les créations phares du musée depuis 2005 pour en extraire une substantifique moelle qui sera présentée ici au public. Histoire de rappeler que l’endroit est un haut lieu de la conservation. Un extrait de vingt années d’acquisitions de pièces archéologiques : voilà ce qui attend les visiteurs. Et pas seulement. Dimanche 19 mai (10 h à 18 h 30), la journée dédiée aux familles associera une visite matinale (10 h 30), puis un apéro-conférence sur l’histoire des tumulus (11 h 30) à des ateliers l’après-midi. Comme une synthèse du travail de médiation opéré par le site toute l’année. La conservation, donc, la médiation également, il ne manque plus qu’une pierre à cet épatant triptyque pour résumer vingt ans d’activités à Bougon. Cette pierre angulaire, tel un dolmen, mieux encore que la dalle de 90 tonnes retrouvée sur l’un des édifices mégalithiques de Bougon, c’est bien sûr le fondement scientifique même de cette structure. Et elle n’a pas fini de nous passionner sur l’histoire de nos vieux trésors.

la phrase

« En vingt ans d'existence, le musée des Tumulus de Bougon a su s'imposer comme un acteur incontournable dans le domaine de l'archéologie. Et dans le paysage culturel de manière générale. »

Bernard Millet, conseiller général des Deux-Sèvres, chargé notamment de la culture, n'a pas manqué de saluer « le travail des équipes du musée pour mener à son terme ce projet en tout point remarquable : sur le fond comme sur la forme », lors de l'inauguration de la salle Puyraveau, le 20 mars dernier. « On dit que 20 ans c'est l'âge des possibles. Voilà qui laisse augurer de beaux lendemains pour le musée, placés sous le signe de l'ouverture et de l'échange avec tous les publics, a-t-il ajouté. A l'aube de ce changement de dizaine, le Département se réjouit et se félicite de participer à cette aventure muséographique. »

repères

> Contact. Musée des Tumulus de Bougon, « La Chapelle », 79800 Bougon.  Tél. 05.49.05.12.13.  Courriel : musee-bougon@  deux-sevres.com  Internet :  www.deux-sevres.com/musee-  bougon  > Horaires. De mai à septembre, le musée des Tumulus est ouvert du mardi au dimanche, de 10 h à 18 h 30 (fermeture hebdomadaire le lundi). De février à avril et d'octobre à décembre : du mardi au vendredi, de 10 h à 17 h 30 ; le week-end et les jours fériés, de 13 h à 17 h 30. En janvier, ouvert pendant les vacances scolaires (sauf le 1er), puis seulement le dimanche, de 10 h à 17 h 30. > Tarifs. En visite libre avec audioguide : adultes 4,50 €; réduit 3,50 €; gratuit moins de 18 ans, handicapés, demandeurs d'emploi et étudiants. Carte de fidélité : 9,50 €. Groupes (à partir de 20 personnes) : 3,50 € (adultes). Visite guidée ou atelier : adulte 6 €; enfant 2,50 €; famille (2 adultes et 2 enfants), 16 €; groupe 5,50 € (à partir de 20 personnes).

Source de l'information et photographie : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2013/05/15/Bougon-lumiere-vive-sur-7.000-ans-d-histoire-1466556

             

" 20 ans, une aventure fabuleuse "
15/05/2013 05:30
Elaine Lacroix, conservateur en chef du patrimoine à Bougon.                      
Elaine Lacroix, conservateur en chef du patrimoine à Bougon.
 

On n’a pas tous les jours 20 ans. Regard aiguisé sur ces deux décennies, avec Elaine Lacroix, conservateur du site.

Que vous dîtes-vous quand vous repensez à l'origine ?

Elaine Lacroix : « Je me dis que lorsque nous avons rédigé le catalogue à deux, avec le conservateur Fabien Ferrer-Joly (1), c'était un travail monstrueux, passionnant et fabuleux. Avec 20 ans de moins et toute l'énergie de ceux qui y croient en sachant qu'on ne vit pas deux fois une chose pareille, c'était magnifique ! Bougon est une aventure fabuleuse ».

Et vingt ans après, on y croit toujours ?

« Partir de rien pour arriver à un site archéologique d'intérêt devenu un support extraordinaire, c'est quelque chose. Aujourd'hui, le site a assis son identité sur un territoire qui lui est propre. En vingt ans, on prend des coups ; ce n'est pas simple de mener une barque pareille : il faut se battre et être vigilant pour montrer que le lieu avait un fondement scientifique, une rigueur et des vertus pédagogiques. Il a fallu vingt ans pour en arriver là. Bien sûr que nous y croyons toujours ! »

C'est gagné, alors ?

« Même si le site est assis scientifiquement, il faut conserver la dynamique. Surtout dans un contexte de crise où l'éloignement du lieu peut être perçu comme un obstacle. »

Alors, comment fait-on pour éviter que cela prenne la poussière ?

« Il y a des écueils à éviter. Il ne faut surtout pas être figé et essayer continuellement d'évoluer. Il faut pour cela une écoute permanente du public. C'est un travail d'équipe. On se donne des objectifs, on est en contact permanent avec le public scolaire aussi, on diversifie les activités. »

En veillant à garder sa ligne, n'est-ce pas ?

« Bien sûr ! Faire un musée fourre-tout sur l'archéologie n'aurait pas de sens. Ce musée est parti sur la base d'un projet scientifique lié à un site archéologique et à une période précise, le néolithique. Nous ne travaillons que sur cette thématique. »

Quels sont les points communs entre le néolithique et la période actuelle ?

« C'est vraiment une question d'actualité : le réchauffement climatique était également au cœur du néolithique. Les innovations de la période se calent bien aussi avec nos grands problèmes de société : les premières interventions de l'homme sur son environnement, la domestication des animaux, tout ce chemin parcouru jusqu'au clonage aujourd'hui… Ce sont les gens du néolithique qui ont mis le doigt dans l'engrenage. Il y a plein de questionnements sociologiques transposables à nos jours, avec une vraie question : jusqu'où l'homme ira-t-il ? »

(1) Désormais conservateur du musée des Jacobins, à Auch (Gers).

 

Source de l'information et photographie: http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2013/05/15/Une-aventure-fabuleuse-1466324

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