Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Archéologie poitevine
9 juin 2013

Il ressuscite les Porsche et fait vivre sa passion

Deux-Sèvres - Rencontre

09/06/2013 05:46
 
Olivier Ardilouze au côté de sa toute dernière création : une Porsche 906 refaite à l'identique, après des années de recherche et des milliers d'heures de travail.                      
Olivier Ardilouze au côté de sa toute dernière création : une Porsche 906 refaite à l'identique, après des années de recherche et des milliers d'heures de travail.

A Échiré, Olivier Ardilouze redonne vie aux mythiques 911. Le garagiste devient sorcier en recréant une exclusive 906, fabriquée en 1966 à 65 exemplaires.

Rien ne prédisposait Olivier Ardilouze à deux des métiers de l'automobile (carrossier et mécanicien), sinon sa passion pour la production de la firme de Stuttgart. « Je suis né dans une famille où on ne pouvait pas avoir une Porsche. » Son rêve d'enfant s'est concrétisé à l'âge de 22 ans, à la sortie de l'armée. « J'ai pu m'acheter une 912, que j'ai entièrement refaite, sans la moindre connaissance de base. » Vingt-sept ans plus tard, cet autodidacte intégral compte à son actif la rénovation notamment de plus d'une centaine de 911, le modèle mythique apparu en 1963 et dont 60 % des exemplaires produits en un demi-siècle roulent encore aujourd'hui. Installé depuis 2004 dans la zone du Luc à Échiré après onze années passées à Chauray, le garagiste a conservé à son entreprise, qui emploie désormais quatre salariés, le nom de RSK, en référence à un prototype de Porsche homologué pour la route.

" Je suis né dans une famille où on ne pouvait pas avoir une Porsche "

Hasard ? C'est une autre voiture de course, autorisée à sa naissance sur le bitume collectif – elle fut fabriquée en 1966 à 65 exemplaires – qui vient de sortir de l'atelier de RSK. Conçue par Ferdinand Piëch, la 906 associait un poids plume (580 kg), rendu possible par un châssis tubulaire habillé de fibre de verre, à un simple moteur 2 l de 220 chevaux capable de faire prendre à l'auto les 280 km/h sur la ligne droite des Hunaudières. La 906 s'est d'ailleurs illustrée au Mans, sans pouvoir toutefois remporter l'épreuve au scratch, ce que sut faire plusieurs fois son héritière, la fameuse 917. Pourquoi la 906 ? « J'en ai suivi trois sur le Tour de France auto 2003, pendant une semaine de Paris à Biarritz. Ca a été le déclic. » Depuis, Olivier Ardilouze n'a eu de cesse de glaner toutes les pièces possibles de cette rareté automobile. Des éléments authentiques, obtenus dans des bourses d'échange, d'autres de substitution, empruntés qui à des véhicules de tourisme, qui à des machines agricoles. Le récupérateur se fit fabricant en utilisant du Lexan (un polycarbonate) pour signer l'imposante vitre arrière, qui laisse apparaître un flat-six de 911 alimenté par deux carburateurs triple corps. Pour réaliser la carrosserie, notre Deux-Sévrien s'adressa à un confrère et ami de la région toulousaine, Jean-Jacques Peyraud, dont la propre 906 lui permit de mouler la forme. Un copain piscinier le conseilla pour la mise en œuvre de la coque en fibre de verre. D'autres potes ou relations se mêlèrent à l'aventure : le Créchois James Cailbault, qui sut le guider dans la lecture du plan d'usine du modèle, les entreprises niortaises Rouvreau pour la fourniture des tubes et Jubien pour le plexiglas, Jean-Marie Morin, l'homme à tout faire. L'auto a vu le jour le 1er juin à 8 h, au terme d'une ultime nuit blanche. Elle a effectué ses premiers tours de roue le week-end dernier sur le circuit du Vigeant, où elle s'est offerte en baptêmes de piste au profit de la Ligue contre le cancer. La suite ? « Rallyes et circuits, avec la greffe d'un autre 2 l préparé à 230 chevaux. »

nr.niort@nrco.fr

Daniel Dartigues
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité