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Archéologie poitevine
12 août 2013

Pèlerins et passionnés

Publié le 12/08/2013 à 06h00
Par Cécile Marche

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 Comme des milliers d’autres, Cathy et Sandrine ont attrapé le « virus » Saint- Jacques.

Jean Derrey, président des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle, accueille Cathy et Sandrine (à droite) au gîte de Cayac.
Jean Derrey, président des Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle, accueille Cathy et Sandrine (à droite) au gîte de Cayac. (Photos C. M.)

Elles ont débuté leur aventure en 2009, au départ de Saint-Jean-d’Angély. Puis elles sont reparties tous les ans, pendant les vacances, reprenant les chemins de Compostelle là où elles les avaient laissés. Cathy et Sandrine sont comme contaminées par un virus : celui qui les pousse à repartir chaque année sur les chemins de Compostelle. « Chaque année, je me dis vivement août, j’ai besoin de repartir ! », se réjouit Sandrine (l’assistante familiale) de Poitiers. Avec son amie (assistante d’éducation) vendéenne, Cathy, elles partent ainsi tous les ans faire un bout de chemin, sans but religieux, mais dans une quête de liberté.

« Nous partons pour marcher, nous évader, puis un peu pour le défi », explique Sandrine, 38 ans. Elles qui n’étaient pas sportives, s’entraînent à présent en prévision de leurs escapades annuelles. Jeudi, elles ont fait étape au prieuré de Cayac à Gradignan après avoir marché depuis Bourg-sur-Gironde, avant de gagner Labouheyre, dans les Landes. Puis viendra le temps de quitter les chemins, rejoindre leurs familles, pour les reprendre dans un an.

Aventure insatiable

Une aventure qu’elles laissent toujours à contrecœur. « À pied on voit différemment les choses, on est coupées du monde », confie Cathy, émerveillée par son aventure.

« C’est dur de s’arrêter, c’est un chemin de liberté, on est dans une bulle, détachés de toutes contraintes », rajoute Jean Derrey, président de l’association Les Amis de Saint-Jacques-de-Compostelle de Gradignan. Une soif, un besoin de repartir est né chez ces trois passionnés. À 70 ans, Jean Derrey arpente les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle depuis la retraite, en 2005. « C’est une aventure spirituelle pour moi, avoir l’esprit libre, c’est une telle joie, on rencontre des gens, il n’y a plus d’échelle sociale, on se tutoie. » Les pèlerins font un bout de chemin ensemble, se laissent des mots via les livres d’or sur les étapes du soir. Il peut marcher jusqu’à 42 kilomètres en une journée. « Je n’étais pas du tout marcheur, puis j’ai attrapé le virus, j’ai fait mon premier chemin de Bordeaux jusqu’à Santiago en quarante-deux jours en 2005. » Cet ex-ingénieur pour un organisme de recherche voue à présent une passion pour les chemins, leur histoire et leurs légendes. Il parcourt ainsi des centaines de kilomètres seul ou accompagné comme, dernièrement, les 480 kilomètres de la Via de la plata, en Espagne. Et il a déjà goûté plusieurs fois au Graal, Santiago.

Lorsqu’il n’est pas en route, il donne de son temps avec son association pour accueillir des pèlerins de tous horizons et de tous âges au gîte de Cayac. « Nous avons déjà reçu une famille de 10 personnes, avec une petite de 5 ans, des pèlerins de 80 ans en pleine forme », se souvient-il. Ils étaient ainsi 71 en juillet à faire étape à Cayac. Une fréquentation qui ne cesse d’augmenter, et de rajeunir.

Une aventure humaine qui mène aussi ces hommes et ces femmes jusqu’à des contrées inconnues. Comme sous la passerelle Eiffel de Bordeaux, où Cathy et Sandrine ont découvert de grandes colonnes de pierres. D’étape en étape, elles atteindront dans quelques années Santiago, en Galice, pour y vivre cet « instant extraordinaire d’émotion lorsqu’on est à la fin du chemin » que leur conte Jean Derrey. Et transmettront certainement le virus…

Talence · Bordeaux rive gauche · Gradignan
Source de l'information et photographie : http://www.sudouest.fr/2013/08/12/pelerins-et-passionnes-1139136-3229.php
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