D'Agesci va se mettre quinze jours en réserves
Deux-Sèvres, Niort
Le musée va fermer ses portes du 28 octobre au 11 novembre pour des travaux d’étanchéité et un réaménagement complet des réserves en sous-sol.
Quand il pleut dehors, les tableaux, les tapisseries, les faïences et les œuvres qui sommeillent en sous-sol dans les réserves du musée d'Agesci boivent la tasse. L'eau s'infiltre en fait par la baie vitrée qui illumine l'espace cafétéria juste au dessus de ces réserves. Quand il fait froid, les visiteurs et le personnel se gèlent dans le hall, mais les réserves, elles, subissent un climat tropical : 28 °C et un taux d'humidité trop élevé en raison précisément des infiltrations. Voila qui n'est pas bon du tout pour la conservation du patrimoine : comme le bon vin à la cave, les œuvres d'art n'apprécient pas du tout les variations de température, ni évidemment l'humidité.
Un besoin de 3.000 m2 de réserves
Les travaux d'étanchéité et d'isolation nécessaires pour remédier aux infiltrations et aux températures fluctuantes, ainsi que la pose de goulottes de protection préventive sous les canalisations qui parcourent les plafonds des réserves, vont être réalisés à la fin du mois. A priori liés à des défauts de conception ou de construction, ces travaux ne sont étonnamment pas pris en compte dans la garantie décennale d'un bâtiment qui n'a pourtant pas dix ans. La CAN paiera donc la note, soit 50.000 € à 60.000 € Mais Laurence Lamy et ses collaborateurs vont surtout profiter de la période de fermeture imposée par ces travaux – du 28 octobre au 11 novembre – pour remettre de l'ordre dans ces réserves. D'abord en sortant tout le contenu du sous-sol, en en dressant ensuite un inventaire précis (relecture du dossier, marquage, photos), en procédant à un nettoyage. Et pour finir en remettant en rayons les objets de façon ordonnée, ce qui n'était sans doute pas le cas avant. Trois zones vont être ainsi créées : les arts décoratifs, textiles, tapisseries d'un côté, objets scientifiques et objets archéologiques fragiles d'un autre, et enfin tableaux et instruments de musique. Les œuvres trouveront alors des conditions de conservation bien meilleures, avec une température constante aux alentours de 19 °C. Elles seront également beaucoup plus accessibles, et donc susceptibles d'enrichir une exposition, temporaire ou permanente. Une partie infime des réserves du musée est au demeurant conservée dans ce sous-sol. L'essentiel des œuvres est disséminé sur 2.500 m2 répartis sur plusieurs sites : au donjon, dans une maison, sous un hangar pour ce qui des œuvres lapidaires, et du statuaire. Laurence Lamy a aujourd'hui l'intention de rassembler tout ce patrimoine, pour l'avoir « sous la main » sur un site unique. Elle est donc à la recherche d'un local existant, voire d'un terrain, pouvant accueillir en un seul site toutes les réserves des collections de la CAN, hormis celles conservées au sous-sol du musée.