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Archéologie poitevine
29 octobre 2013

En quête de trésors au fond du puits

Indre, Déols

29/10/2013 05:36
L'impressionnant travail du foret a déjà permis de déblayer une masse importante de sédiments.                                           L'impressionnant travail du foret a déjà permis de déblayer une masse importante de sédiments.                    
L'impressionnant travail du foret a déjà permis de déblayer une masse importante de sédiments.

Un puisatier intervient sur le chantier de la rocade Est, où des vestiges gallo- romains ont été mis au jour. Il devrait, aujourd’hui, atteindre le fond du puits.

A 9 h, le foret a entamé sa laborieuse progression dans le sol, là où courra, dans plusieurs mois, la rocade Est de Châteauroux. Aux commandes : Yves Mangin, puisatier professionnel, venu d'Assay (Indre-et-Loire). Il a été appelé par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) après la découverte, sur le site, d'un puits datant de l'époque gallo-romaine (NR du 22 octobre). « Je dois le vider jusqu'à son origine », annonce-t-il. Pour l'heure, seul du remblai est extrait sous l'action de son engin.

Des fondations essentielles à la datation ?

Le puits a été mis au jour à proximité des vestiges de trois temples gallo-romains. A quelques mètres, Raphaël de Filippo, responsable d'opération, et des agents de l'Inrap fouillent les sédiments. « Pour le moment, on n'a rien sorti à part de la terre et des gravats. » Rien d'inquiétant. « Généralement, c'est à la fin du puits qu'on trouve des choses », relève Yves Mangin. Deux gros blocs de calcaire, sans doute des morceaux écroulés de la partie extérieure du puits, entravent le travail du puisatier. Le foret est descendu jusqu'à 2,50 mètres d'une profondeur estimée, par les archéologues, « entre 3 et 4 mètres ». Raphaël de Filippo scrute la cavité : il espère y dénicher « des objets, des récipients tombés, peut-être les chaînes du seau ou des ex-voto », offrandes faites aux dieux. Mais le fruit des fouilles pourrait être plus alléchant encore. Yves Mangin est intervenu, dernièrement, sur le chantier de la Ligne à grande vitesse (LGV), à Sainte-Maure-de-Touraine : « On a trouvé beaucoup de poteries, des amphores intactes et même une clochette en argent et une boucle de ceinturon en or. » L'un des blocs de calcaire cède. « Ce qui nous intéresserait, ce serait de récupérer les rouets », lance Raphaël de Filippo au puisatier. Ces fondations en bois lui seraient fort utiles. « On pourrait faire du carbone 14, dater le bois et donc dater le puits. » Hier soir, le puisatier n'était pas parvenu à atteindre le fond. Il reprendra son travail ce matin. Mais quelles que soient les découvertes, les fouilles cesseront le 8 novembre. « On étudiera les objets avant de les restituer au ministère de la Culture », prévoit Raphaël de Filippo. D'ici là, les ouvriers de la rocade auront repris leurs droits.

Voir notre vidéo sur www.lanouvellerepublique.fr

Bertrand Slézak
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