L'abbatiale Notre-Dame-en-Saint-Melaine classée

 Rennes, 26 Novembre          

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  Le père Dominique Messu, avec Barbara Delamarre, doctorante à Rennes 2. | 

Édouard MARET.    

L'abbatiale Notre-Dame-en-Saint-Melaine a été classée monument historique, en juillet dernier. Le curé de la paroisse Saint-Melaine vient de l'apprendre, alors que des travaux de restauration sont en cours.

Parallèlement aux travaux de restauration de l'abbatiale Notre-Dame en Saint-Melaine en cours, Dominique Allios, maître de conférence en histoire de l'art et en archéologie médiévale à Rennes 2, avec ses doctorants, procède à des études sur l'édifice religieux. « Et plus il avance dans ses recherches, plus il pense qu'avec l'abbatiale, on est sans doute en présence de l'une des plus anciennes églises de Gaule », observe le père Dominique Messu, heureux d'avoir en mains l'arrêté de classement aux Monuments historique de l'abbatiale, située près du Thabor, signé par la ministre de la Culture.

Église-cathédrale

« Les classements sont devenus assez exceptionnels. L'État ne peut pas tout assumer. Mais Saint-Melaine a déjà été repérée par les historiens et particulièrement par Xavier Barral i-Altet, professeur d'histoire de l'art du Moyen Âge, à Rennes. Et nous avons lancé les premières observations à partir de 2009. C'est un bâtiment dont les premiers textes remontent à l'époque de Clovis. La situation de ce bâtiment exceptionnel est paradoxale : il est totalement délaissé dans Rennes. Et cela, depuis 1830. Le bâtiment, jusqu'à cette année, ne paraissait pas être considéré », affirme Dominique Allios.

L'université Rennes 2 s'est donc intéressée aux lieux, en collaboration étroite avec les Monuments historiques de Bretagne. Et un dossier a été monté, il y a deux ans, visant à classer cette abbatiale. Le père Messu avait précédé les universitaires par une lettre à la préfecture qui s'était étonnée du non-classement du bâtiment, à l'exception de quelques éléments.

Ce classement va-t-il permettre une accélération d'un programme de travaux qui pressent ? Il y a d'autant plus urgence qu'il y va de la préservation de cette église qui, datant du VI^e siècle, a été église-cathédrale, le temps que la construction de la cathédrale Saint-Pierre soit achevée.

Si des travaux de préservation d'une fresque sont en cours avec les Monuments historiques sous la maîtrise d'ouvrage de la Ville - l'université a profité de ces travaux pour y mener des études, la semaine dernière - il va falloir regarder de près les conséquences d'infiltrations sur les voûtes ou l'état de boiseries dans la charpente.

Les universitaires pensent aussi à saint Melaine. Ils font l'hypothèse que ses restes seraient inhumés dans le choeur, là où est installé l'autel.

Investigations complémentaires

Les travaux des universitaires devraient être transmis à l'architecte des monuments historiques, à la ville de Rennes, et présentés au public, peut-être au printemps prochain. « Mais on aimerait fouiller pour peut-être trouver des traces de la présence d'autres vestiges, aussi bien à l'intérieur de l'abbatiale qu'à l'extérieur. Pour cela, il faut des autorisations que, pour l'instant, hélas, nous n'avons pas », regrette, sans désespérer, Dominique Allios.

Le coût de telles investigations nécessiterait, selon, lui 15 000 € à 20 000 €. Le classement, sans être une contrainte pour la Ville, va peut-être donner des idées à l'adjoint au maire chargé de la culture, ainsi qu'au conseil municipal...

Source de l'information et photographie : http://www.ouest-france.fr/labbatiale-notre-dame-en-saint-melaine-classee-1748003