Aulnay cultive ses jardins du temps
Publié le 15/12/2013 à 06h00 Par séverine joubert
Aulnay-de-saintonge, Poitou-Charentes,
La Communauté de communes a inauguré un jardin médiéval créé dans le prolongement de son église romane. À deux pas, le jardin des fouilles lève le voile sur un temple celtique.
A l’est de la Charente-Maritime, Aulnay de Saintonge est à la croisée de l’histoire. Elle est connue pour rayonner grâce à sa splendide église Saint-Pierre, de style roman, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Chaque année, 30 000 personnes viennent la visiter.
Depuis hier matin, Aulnay est à la croisée de deux autres temps qui se matérialisent par des jardins. Les élus de la Communauté de communes, dont son président Jean-Mary Boisnier, ont en effet inauguré deux lieux dans le proche périmètre de l’église.
Le premier est de conception médiévale, c’est-à-dire en imbrication de carrés, avec ses plantes médicinales et bientôt ses plantes potagères. Les campagnes de fouilles préventives ont permis de mettre au jour une partie des 1 200 sépultures que devait compter ce cimetière, indique Christian Garnier, président de l’Association pour l’archéologie et l’histoire d’Aulnay et de sa région (AAHAR). Au milieu de ce nouveau jardin médiéval, les sarcophages sont matérialisés par des dalles en acier corten, accompagnées d’explication.
Le corten, un matériau que l’on retrouve dans le deuxième jardin, celui des « fouilles ». C’est l’AAHAR qui, au milieu des années 1970, avec son président Denis Champacou, a révélé la présence ancienne d’un temple de tradition celtique au cœur d’un sanctuaire gallo-romain. Par la suite, l’association est devenue propriétaire du site dont elle attend beaucoup encore.
Un total de 500 000 euros
Les vestiges ont été enfouis à la demande de la Direction régionale des affaires culturelles. Mais l’emplacement du lieu cultuel se devine au sol par un octogone de buis. Grâce à un jeu de transparence, un panneau permet de mieux le visualiser.
Le jardin des fouilles invite à cheminer vers le riche passé d’Aunedonnacum, cité fondée par les Romains entre deux révoltes gauloises (une en 27 avant J.-C. et une autre en 21 après J.-C.). L’AAHAR nous apprend ainsi qu’à 800 mètres de là s’érigeait un camp militaire, un castrum de 2 000 légionnaires, devenu nécessaire sur cette ligne de conflit entre Pictons et Santons.
Ces deux sites, voulus par la Communauté de communes d’Aulnay de Saintonge, partagent des matériaux et une signalétique commune. L’ensemble a coûté 500 000 euros, couverts à 80 % par des subventions. Dans l’ordre : la Région Poitou-Charentes, le Conseil général de Charente-Maritime, l’État et l’Europe.
Enfin, à l’heure d’inaugurer deux gros chantiers, la Communauté de communes d’Aulnay se retrouve à la croisée d’une autre histoire. Bien contemporaine celle-ci. Dans quelques jours, elle se fondra en effet avec la Communauté de communes de Saint-Jean-d’Angély pour donner naissance à la Communauté de communes du pays des Vals de Saintonge. Il était donc temps de couper les rubans.
Source de l'information et photographie : http://www.sudouest.fr/2013/12/15/aulnay-cultive-ses-jardins-du-temps-1259906-1672.php