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Archéologie poitevine
26 mars 2015

En creusant sa piscine l'avocat tombe sur un os

Vienne - Poitiers - Archéologie
26/03/2015 05:38
En secteur sauvegardé, ici rue de la Cathédrale, le sous-sol recèle de nombreux vestiges archéologiques. - dr

Un Poitevin a entamé les travaux de sa piscine en secteur sauvegardé sur l’emplacement connu d’un cimetière. Pas du goût des services de l’archéologie.

Nul n'ignore que l'ensemble du secteur sauvegardé de la ville de Poitiers est soumis à des réglementations d'archéologie préventive en raison de son riche passé historique. Et quand il s'agit de creuser entre rue de la Cathédrale et Grand'rue, les vestiges ne sont jamais bien loin.
C'est ce que semble avoir oublié un avocat poitevin au moment de faire creuser dans son jardin une piscine de 7 x 4 mètres alors que son autorisation de travaux était soumise à un sondage initial du SRA (Service régional d'archéologie) prescrit par les services de l'Architecte des bâtiments de France.

Un cimetière du moyen âge

Il y a une dizaine de jours, le voisinage a été plutôt surpris de voir des ossements mêlés aux gravats sortir de la propriété donnant sur la rue de la Cathédrale. Les travaux venaient visiblement de commencer avant le passage et l'autorisation des archéologues. Prévenue de cette activité, Marlène Mazière, directrice départementale de l'archéologie, confirmait hier l'information mais ne pouvait que constater l'irréparable. « Des données sont perdues, poursuit-t-elle, le cimetière des pauvres lié à l'ancienne église Saint-Savin était connu avec une occupation remontant du moyen âge à l'époque moderne (*). » Une partie des déblais a déjà pris le chemin de la décharge, d'autres éléments, conservés pour servir de remblais, sont restés sur place. « Je ne sais pas encore quelles suites seront données à cette affaire mais nous avons déposé un compte rendu auprès du procureur de la République », balise Marlène Mazière.
De son côté, le propriétaire des lieux, avocat de profession, s'étonne de l'émotion suscitée par cette découverte, qui, pour lui, n'en est pas vraiment une. « Il n'y avait pas l'ombre d'un doute sur ce que nous allions trouver. Des documents mentionnaient l'emplacement d'un cimetière, explique-t-il. De bonne foi, nous avons compris qu'il n'y avait pas d'obligation préalable de sondage mais seulement une obligation d'arrêt de travaux en cas de découvertes. » Et pour le propriétaire des lieux, de réelles découvertes devaient être nécessairement autre chose que… des squelettes dans un lieu réputé être un cimetière. Après une courte interruption en fin de semaine dernière, le chantier a finalement pu reprendre lundi. Les archéologues limitant sur deux jours leur intervention aux quelques photos et analyses des vestiges restés sur place.

(*) XVII et XVIIIe siècles.

Dominique Bordier
Source de l'information : http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2015/03/26/En-creusant-sa-piscine-l-avocat-tombe-sur-un-os-2271457
Autre article : http://www.centre-presse.fr/article-377801-il-jette-des-os-humains-en-creusant-sa-piscine.html
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Commentaires
M
Il faudrait peut être rappeler à cet avocat que nul n'est censé ignoré la loi , et que sont interprétation des textes réglementant les découvertes archéologiques laisse vraiment à désirer.<br /> <br /> Pour un avocat c'est un comble!! Encore un homme qui ce croit au dessus des lois!!
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