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Archéologie poitevine
20 septembre 2007

L'Ecole de chirurgie de Saintes (17) au XVIIIème siècle

L’Ècole de Chirurgie de Saintes fut fondée en 1777 par le Docteur Doussin, origine de Soubise sur la côte charentaise et qui avait étudié sous la direction de Lapeyronnie à Montpellier. Séduit par les théories vitalistes, il voulait former de véritables médecins-chirurgiens à une époque où les opérations étaient encore du ressort des barbiers. Il créa à Saintes un amphithéâtre d’anatomie et de chirurgie pour assurer aux élèves une formation à partir de la dissection de cadavres.

Le bâtiment.

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A Saintes, le Docteur Doussin, avec le mécénat du Marquis de Monconseil, fit édifier un bâtiment rectangulaire, perpendiculaire à la rue et assis sur un soubassement abritant la cave. La salle dissection, éclairée par des baies en plein cintre, occupait les 3/4 du volume sur toute sa hauteur, le fond servant d’annexe. Le décor monumental de la façade, avec fronton orné de trophées et pilastres aux chapiteaux ioniques à guirlandes, l’adoucissement des angles, et même la présence de stuc dans la salle font oublier le caractère morbide de l’édifice.

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L’école fut fermée moins de 20 ans après sa création, et l’immeuble fut aussitôt réaménagé pour occuper une fonction d’habitation. Les fenêtres ont été murées, de nouvelles ouvertures percées, la grande salle divisée en 2 niveaux et en pièces de vie. Seule la cage d’escalier construite alors conserve, en partie haute, un vestige du décor en stuc qui soulignait le plafond de la salle de dissection. Ses motifs (instruments de musique, rubans) évoquent plus un salon bourgeois qu’un amphithéâtre d’anatomie. Ce bâtiment est à découvrir au 9 de la rue Saint-Vivien.

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Un écorché en façade.
C’est dans le quartier Saint-Pierre, au 9 rue Saint-Michel, qu’une façade est ornée d’un écorché montrant un cœur humain. Il s'agit de la maison familiale de la famille Doussin. L’ensemble porte la date de 1792 et une inscription latine, hommage du propriétaire à Albrecht von Haller, médecin, poète et naturaliste suisse, gendre du médecin Hermann Friedrich Teichmeyer :

PRIMUN VIVENS

MORIENS

ET ULTIMUM

 

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Le cœur diffère de tous les muscles du corps en ce qu'il agit dès qu'il apparaît, et avant d'être complètement développé. Une fois achevé dans son organisation, il continue encore de former une exception dans le système musculaire : le cœur ne se repose jamais. Il préexiste à l'organisme, lui survit, et dans la mort successive et naturelle des organes il est le dernier à manifester ses fonctions. En un mot, suivant l'expression du grand Haller, le cœur vit le premier (primum vivens) et meurt le dernier (ultimum moriens). Dans cette extinction de la vie de l'organisme, le cœur agit encore quand les autres organes font silence autour de lui. Il veille le dernier, comme s'il attendait la fin de la lutte entre la vie et la mort, car tant qu'il se meut, la vie peut se rétablir ; lorsque le cœur a cessé de battre, elle est irrévocablement perdue, et de même que son premier mouvement a été le signe certain de la vie, son dernier battement est le signe certain de la mort.

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