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Archéologie poitevine
22 octobre 2012

Chassenon, Un site dédié à Mars

Source de l'information et photographie: http://www.sudouest.fr/2012/10/20/un-site-dedie-a-mars-855525-813.php

Un site dédié à Mars

La plaque découverte au début du mois démontre le culte du dieu romain

Les dernières campagnes de fouilles sur les thermes de Chassenon ont permis de faire des avancées spectaculaires sur la connaissance du site, affirmait hier David Hourcade, archéologue d'Ausonius (Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen Âge), de l'université de Bordeaux 3.

Pépite de fouilles, la découverte, au début du mois lors d'un sondage, d'un bloc gravé d'inscriptions romaines de 70 cm de long et 50 cm de large. « En fait, il ne s'agit que d'une moitié du bloc total », précisait l'archéologue. Mais cette moitié suffit déjà à son bonheur. « On pensait que jamais on ne trouverait d'inscription sur ce site. Ce n'était jamais arrivé depuis les premières fouilles au XIXe siècle », se réjouissait l'archéologue.

Des découvertes dans le bourg

En amont du projet de construction de trois logements par Logélia, une équipe de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), placée sous la responsabilité de Philippe Poirier, intervient depuis le 27 août - et jusqu'au 31 octobre - dans le centre-bourg de Chassenon.

Bonne pioche puisque les fouilles ont permis d'identifier trois phases d'occupation différentes. La première est contemporaine du règne d'Auguste (- 25 avant J.-C. à l'An 1), avec la construction d'un premier bâtiment qui a été ensuite agrandi et complété par un petit espace balnéaire (IIe-IIIe siècle), « La question est de savoir si l'habitation était intégrée à l'agglomération antique où si elle était en dehors », notait Philippe Perrier. De nombreux éléments (céramique, monnaie…) ont également été trouvés sur place tout comme les traces de la présence d'un atelier de forge.

Enfin, des sépultures et un four de verrier atteste d'une présence au Moyen Âge. « Reste à savoir si ces sépultures correspondent à la construction de l'église (XIe) et on serait là à la limite du cimetière médiéval. Ou alors elles sont antérieures et cela suppose qu'il y ait eu une église primitive. » Chassenon n'a pas fini de livrer ses secrets.

Un hall de 2 000 m2

Si la fameuse plaque est pour le moment à l'étude pour déchiffrer au mieux ces inscriptions, le nom « Marti » permet d'ores et déjà d'affirmer que les thermes étaient bien associés à Mars, « qui n'était pas le dieu de la guerre, comme on le croit, mais un dieu protecteur des hommes », précisait David Hourcade. D'autres mots permettent de comprendre que cette plaque a été payée par les utilisateurs des thermes, « on peut en déduire qu'ils étaient riches ».

Si la plaque est, pour le moment hors de Chassenon, le site et le Conseil général espèrent faire ici son lieu de résidence permanent et la présenter au public l'année prochaine.

Pour le reste, les études menées l'été dernier ont permis de glaner des nouvelles informations, tant sur la chronologie du lieu que sur l'organisation de l'espace des thermes. « On a pu établir une occupation du site au Ie siècle après J.-C., soit un siècle avant la construction des thermes. »

Des thermes dont les entrées ont pu être établies sur les côtés sud et nord-est du bâtiment et qui donnaient sur un hall monumental de 2 000 m2, à partir duquel les gens faisaient leur parcours dans les thermes. « Alors que l'on pensait auparavant que l'entrée se faisait au centre de ce côté oriental et que l'on y accédait par un escalier, mais on n'avait jamais trouvé ni l'un ni l'autre, avant cette découverte. » La connaissance de Chassenon s'affine de fouilles en fouilles

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