Les ruines d'une filature perdue
Deux-Sèvres - Ménigoute -
On croit rêver en découvrant des assemblages de pierres réparties sur plus de 200 m, dissimulées dans les broussailles et recouvertes de mousses. Il n'y a pas meilleur camouflage. Même la fine fleur du tourisme en Gâtine, en assemblée générale à 300 m de là il y a quelques jours était à des années lumières de soupçonner la présence ici d'un rare joyau de patrimoine industriel perdu dans les siècles.
Le temps a fait son œuvre sur cette ancienne filature, sans doute active entre le XVIe et le XIXe, et dont Yannick Allard, le garde-pêche de Bois-Pouvreau est le seul a en garder le fil ténu de la mémoire. Lui-même tient ses renseignements de son prédécesseur, Paul Devanne, qui avait été informé du site dans les années 1970 par Hubert Dauté, alors maire de Coutières. L'édile s'était souvenu de propos de ses parents, agriculteurs au hameau voisin des Bonshommes quand bambin, il jouait au milieu de ces pierres. Les lieux s'étaient déjà endormis au moins cent ans plus tôt. Vu l'importance du chantier et des travaux effectués alors sur cette terre abandonnée et oubliée appartenant aujourd'hui à la communauté de commune du Pays ménigoutais, on peut imaginer l'intense activité qui s'est déroulée là. On peut aussi penser que cet atelier industriel dépendait des moines des Châtelliers ou des chanoines de Ménigoute. Il est aussi tout autant probable que le site approvisionnait en étoffe de bure et divers textiles les nombreux établissements ecclésiastiques voisins, abbayes et aumôneries. Cette filature est bien le plus ancien site industriel d'envergure du pays
Source de l'information et photographie : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/communes/M%C3%A9nigoute/n/Contenus/Articles/2013/04/04/Les-ruines-d-une-filature-perdue-1397486