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Archéologie poitevine
4 avril 2013

Les ruines d'une filature perdue

Deux-Sèvres -   Ménigoute - 

Yannick Allard est le seul capable de conduire aux ruines de l'ancienne filature à travers les fourrés de Bois-Pouvreau.                      
Yannick Allard est le seul capable de conduire aux ruines de l'ancienne filature à travers les fourrés de Bois-Pouvreau.
 

On croit rêver en découvrant des assemblages de pierres réparties sur plus de 200 m, dissimulées dans les broussailles et recouvertes de mousses. Il n'y a pas meilleur camouflage. Même la fine fleur du tourisme en Gâtine, en assemblée générale à 300 m de là il y a quelques jours était à des années lumières de soupçonner la présence ici d'un rare joyau de patrimoine industriel perdu dans les siècles.

Le temps a fait son œuvre sur cette ancienne filature, sans doute active entre le XVIe et le XIXe, et dont Yannick Allard, le garde-pêche de Bois-Pouvreau est le seul a en garder le fil ténu de la mémoire. Lui-même tient ses renseignements de son prédécesseur, Paul Devanne, qui avait été informé du site dans les années 1970 par Hubert Dauté, alors maire de Coutières. L'édile s'était souvenu de propos de ses parents, agriculteurs au hameau voisin des Bonshommes quand bambin, il jouait au milieu de ces pierres. Les lieux s'étaient déjà endormis au moins cent ans plus tôt. Vu l'importance du chantier et des travaux effectués alors sur cette terre abandonnée et oubliée appartenant aujourd'hui à la communauté de commune du Pays ménigoutais, on peut imaginer l'intense activité qui s'est déroulée là. On peut aussi penser que cet atelier industriel dépendait des moines des Châtelliers ou des chanoines de Ménigoute. Il est aussi tout autant probable que le site approvisionnait en étoffe de bure et divers textiles les nombreux établissements ecclésiastiques voisins, abbayes et aumôneries. Cette filature est bien le plus ancien site industriel d'envergure du pays

Source de l'information et photographie : http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/communes/M%C3%A9nigoute/n/Contenus/Articles/2013/04/04/Les-ruines-d-une-filature-perdue-1397486

 

      

Un site d'archéologie industrielle
Les ruines de l'ancienne filature peuvent être divisées en quatre secteurs : un canal, un entonnoir, une goulotte et le bâtiment. Tous ces dispositifs sont destinés à capter l'eau pour produire l'énergie nécessaire à la filature. Le canal. Long d'environ 150 m, on pourrait penser qu'il s'agit d'un ruisseau affluent de la Vonne. Il laisse cependant deviner que ses berges ont été stabilisées et régulées par des pierres de granit. Ce canal servait à dériver l'eau vers la filature. L'entonnoir. Cette partie de 30 ou 40 m, laisse penser à un chemin creux bordé de murets de pierre. Mais sa configuration amène droit aux bâtiments avec pour but évident d'accélérer le débit de l'eau. La goulotte. Ce dispositif est aujourd'hui le plus impressionnant. Sur une vingtaine de mètres, il est constitué d'une succession de gros moellons de granit provenant sans doute de la démolition du château voisin de Bois-Pouvreau. Ces pierres ont été creusées pour le besoin, afin de projeter l'eau sur une roue à aubes en bois aujourd'hui détruite. Le bâtiment de la filature. La bâtisse abritait la roue à aube monumentale. Celle-ci activait une grande et solide roue crantée en fer et seul élément métallique visible sur les lieux.
 
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