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Archéologie poitevine
15 novembre 2010

SAO de décembre 2010

Reçu via mail :

Tout d'abord, le séminaire concernant le métal produit à Age du Bronze le 2 décembre à la salle du CAREN, coordonné par Muriel Fily et Cyril Marcigny

Ensuite, celui concernant l'actualité des recherches en archéologie littorale, le 15 décembre à la salle du CAREN à partir de 10h, coordonné par Marie Yvane Daire et Catherine Dupont

Vous trouverez les programmes complets des deux séminaires dans les documents joints.

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9h30-10h00 - Introduction : José Gomez de Soto

 

Le métal : nouvelles approches, nouvelles données 

 

10h00-10h20 – Wrapping bronzes: pottery encased metalwork in southern England and northern France during the Late Bronze Age - Steven Matthews (Groningen Institute of Archaeology, Université de Groningen, Pays-Bas)  

10h20-10h40 - L'ensemble de bracelets en or de Pommerit-Le-Vicomte : une découverte récente dans les Côtes-d’Armor en Bretagne - Barbara Armbruster, M. Blet-Lemarquand, Muriel Fily, Bernard Gratuze & Yves Menez (CNRS Toulouse, CNRS Orléans, Université de Rennes 1, Ministère de la Culture)

 

Pause

 

11h00-11h20 - Bracelets de l'âge du Bronze et du premier âge du Fer provenant de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire - Marilou Nordez (Université de Rennes 2)

11h20-11h40 – Etude typologique et tracéologique sur un nouveau dépôt de haches du BM 2 en Vendée - Muriel Mélin (Université de Rennes I)

11h40-12h00 – Grotte des Perrats à Agris (Charente). Un moule multiple en pierre et autres traces d’activités métallurgiques du Bronze moyen - José Gomez de Soto (CNRS)

12h-12h20 - Les dépôts de l'horizon de l'épée du type en langue de carpe : reprise des données anciennes. Exemple du dépôt de Pont-er-Vil à Locmariaquer (Morbihan) - Sylvie Boulud-Gazo (Université de Nantes) et Laureline Lemoine

 

Repas

 

Le métal : la métallurgie du Bronze 

 

14h00-14h20 – L'apparition du bronze à l'étain en France - Henri Gandois (Université de Paris 1)

14h20-14h40 – Les lingots et les déchets de fonderie dans les dépôts du BFIIIb de Bretagne et de Loire Atlantique - Laura Edmé (Université de Rennes 2) et Cécile Le Carlier (CNRS)

14h40-15h00 – Signature chimique de dépôts métalliques de l'Age du bronze : une différence spatiale et une évolution chronologique - Cécile Le Carlier (CNRS)

 

Pause

 

Le métal : approche modélisatrice 

 

15h20-15h40 – Dépôts de hache et occupations humaines au deuxième millénaire en Val de Saire (Manche) - Cyril Marcigny (Inrap)

15h40-16h00 – Les dépôts métalliques de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan, France) : étude topographique, typologique et technologique de trois ensembles datés du Bronze final 3 atlantique - Teddy Taraud (Université de Rennes 1)

 

Actualité de la recherche de terrain 

 

16h00-16h20 – Une enceinte et une nécropole protohistoriques à Lannion : présentation liminaire - Yoann Escats et Stéphane Blanchet (Inrap)

16h20-16h40- La nécropole Bronze final d’Acquigny (Eure) - Frédéric Kliesch (Inrap)

16h40-17h00- Ancenis, un village ligérien de l'âge du Bronze aux abords du marais de Grée - Y. Viau  (Inrap)

 

17h00 - conclusion Muriel Fily et Cyril Marcigny


SAO "Sea, s[il]ex and sun" Actualités des recherches en archéologie littorale dans l'Ouest de la France et dans le reste du monde

Coord. M.Y. Daire & C. Dupont

Mercredi 15 décembre 2010, Rennes, Salle du CAREN,

- Marie-Yvane Daire et Catherine Dupont : Accueil et infos diverses (Le Colloque Homer 2011, l'actualité du GIS Histoire Maritime, Séminaire du Pôle Maritime)

- Alexandre Poudret-Barré, Erwan Marion, "Prospections géophysiques au large des côtes bretonnes, bilan de deux campagnes".

- Dominique Doyen, Emmanuelle Coffineau, Catherine Dupont « Exploitation des ressources littorales à La Pouplinière (Saint-Michel-Chef-Chef, Loire-Atlantique) »

- Louis Dutouquet, Marie-Yvane Daire et al. « Patrimoine insulaire breton : naturel ET culturel ! »

Déjeuner

- Pierre Stéphan - Variations relatives du niveau marin à l'Holocène récent en Bretagne occidentale : méthodologie, données actuelles et perspectives de reconstitutions paléogéographiques.

- Alain Provost : Une singulière villa du littoral vénète : Mané-Véchen en Plouhinec (Morbihan)

- Julien Boislève, Catherine Dupont, Françoise Labaune, « Coquillages à l'armoricaine, analyse d'un style régional du IIIe s. ap. J.-C. »

- Dominique Marguerie, Stéphanie Steelandt et Najat Bhiry « Changements environnementaux et exploitation des bois flottés par les sociétés Paléo- et Néo-eskimaux des îles du Nunavik (Arctique canadien), dans le détroit d'Hudson »

- Caroline Mougne, Anna Baudry, Marie-Yvane Daire, Catherine Dupont, Chloé Martin : L’atelier de bouilleur de sel de Dossen Rouz à Locquémeau- Trédrez (Côtes d’Armor) au IIIe-IIe siècle av JC : Acquisition et gestion des ressources animales.


 

 

Prospections géophysiques au large des côtes bretonnes,

bilan de deux campagnes

Alexandre Poudret-Barré1, Erwan Marion1

(1) Association pour le développement de la recherche en archéologie maritime (Adramar)

Dans le cadre des projets Atlas des biens culturels maritimes de l'Arc atlantique et Atlas archéologique des 2 Mers, l'Adramar a entrepris depuis 2009 un programme triennal de prospections géophysiques. Ce programme vise à documenter, à l'aide d'un sonar à balayage latéral et d'un magnétomètre, des zones à fort potentiel archéologique et des sites archéologiques situés en Atlantique et en Manche. L'objectif étant d'alimenter en données les projets d'Atlas. Nous nous proposons de vous présenter les résultats des campagnes 2009-2010 et les cibles pour 2011.


 

 

Exploitation des ressources littorales à La Pouplinière

(Saint-Michel-Chef-Chef, Loire-Atlantique)

Dominique Doyen1, Emmanuelle Coffineau1, Catherine Dupont2

(1) INRAP, Institut national de recherches archéologiques préventives

(2) UMR 6566 CReAAH (Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire).

Les premières découvertes de vestiges archéologiques sur le site de “La Pouplinière” à Saint-Michel-Chef-Chef (44), ont été faites en 1971 par le Dr. Michel Tessier. A cette époque, il a réalisé une fouille sur un four à sel, de type four à ponts, localisé en bordure sud de l’avenue des Rochettes. Lors de cette intervention, il a aussi repéré un épandage constitué de très nombreux fragments de coquillages marins (pourpres et murex) en surface d’une parcelle située à environ 150 m à l’ouest du four. Ces différents vestiges ont été datés de la fin de la période gauloise pour le four à sel et de l’époque gallo-romaine pour l’épandage. Celui-ci a été interprété comme pouvant appartenir à une activité de production de colorant pourpre et à un éventuel atelier de teinturier. 

Dans le cadre d’un projet de lotissement sur ce secteur, un diagnostic archéologique a été réalisé en juin 2007. Cette opération, qui a confirmé la présence de nombreux vestiges pouvant être datés de La Tène finale et de l’époque gallo-romaine, a révélé la complexité des occupations présentes à cet endroit mais aussi leur forte densité.

Au vu de ces données, une prescription de fouille préventive a été délivrée par la Directrice Régionale des Affaires Culturelles par délégation pour le Préfet de la région des Pays de la Loire en novembre 2007. Cette intervention, réalisée entre octobre 2008 et mars 2009, couvre une surface de 7000 m². Elle a permis de mettre au jour de très nombreuses structures pouvant être attribuées à 8 phases d’occupations, s’étageant de La Tène finale au haut Moyen Âge. Ces occupations se caractérisent par des enclos circonscrits le plus souvent par des fossés linéaires (sauf pour la phase protohistorique la plus ancienne où l’enclos reconnu est délimité par des fossés curvilinéaires), associés à quelques structures internes essentiellement de types trous de poteau et fosses.

Deux occupations ont plus particulièrement retenu notre attention. Elles correspondent à deux ensembles structurés ayant livré des vestiges appartenant à une activité utilisant une ressource marine.

Le premier ensemble correspond à un des enclos de la seconde occupation de La Téne finale. Cet enclos, très partiellement présent dans la zone fouillée, est localisé au nord-ouest de l’emprise traitée. Il a livré les vestiges d’un four à sel, de type “four à grille”, associé à de très nombreux fragment d’augets, de type “auget tronc-prismatique profond”, recueillis dans ce four mais aussi dans les différents vestiges proches. Ces artefacts ont été mis au jour dans le comblement final des fossés de la phase précédente et dans plusieurs fosses d’extraction de sédiment argileux, utilisé probablement pour la construction du four et pour la fabrication des augets. Le mobilier recueilli dans les structures attribuées à cette occupation révèle que cette activité salicole peur être datée du début du Ier s. av. J.-C.

 

Le deuxième ensemble correspond à un enclos rectangulaire de 750 m² circonscrit par des petits fossés linéaires peu profonds. Cet enclos est associé à une voie qui le borde sur son côté nord. L’activité mise en évidence se développe au sein de l’enclos qui présente une partition interne structurant probablement les différentes espaces de travail. Cette activité artisanale est tournée vers une ressource marine, utilisant des coquillages de type pourpre et murex afin de produire du colorant pourpre. Au sein de l’enclos, on note la présence, entre autres, d’un puits et d’un bâtiment construit sur solin de pierre. Les élévations sont probablement réalisées en matériaux légers (torchis sur clayonnage), alors que la couverture est faite de tuiles comme le prouvent les très nombreux fragments de tegulae et d’imbrex mis au jour dans l’environnement immédiat de la construction. La mise en place d’une structuration complète et spécifique liée à cette production et la grande quantité de rejets provenant de cette activité arguent que l’on est en présence d’une activité artisanale d’importance. Le mobilier recueilli révèle qu’elle a probablement été mise en place dans la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C. et qu’elle a pu fonctionner jusqu’à la fin du Ier s., voire le tout début du IIe s. de notre ère.

Le site de “La Pouplinière” à Saint-Michel-Chef-Chef, a livré de très nombreuses données montrant que ce secteur de la côte atlantique recèle une forte densité de vestiges anthropiques. Les occupations reconnues couvrent une période qui s étage du milieu du IIe s. av. J.-C. jusqu’au haut Moyen Âge. Les différents enclos identifiés, révèlent que l’occupation du secteur est certainement continue depuis la mise en place du premier enclos de La Tène finale et jusqu’au début du IIe s. ap. J.-C., voire peut-être jusqu’au début du IIIe s. de notre ère. On constate que les espaces occupés ont systématiquement fait l’objet d’une refonte totale pour chaque phase d’occupation.

Les données recueillies lors de la fouille, associées à celles provenant des différentes interventions dans cette zone, révèlent que ce secteur de Saint-Michel-Chef-Chef offre un potentiel archéologique très riche. Les observations actuellement connues montrent que les vestiges archéologiques, qu’ils soient gaulois, gallo-romains ou médiévaux du site de “La Pouplinière” occupent une surface minimale de 2,5 hectares.


 

 

Patrimoine insulaire breton : naturel ET culturel !

 

Louis Dutouquet (1), Marie-Yvane Daire (2 et 3), Loréna Audouard (2 et 3), Gilles Chevalier (2), Klet Donnart (3), Julie Feydeau (2), Patrick Hamon (1), Loïc Langouët (1), Jean-Marc Large (2), Klervi Le Nagard (2) et Laurent Quesnel (3).

(1) Conservatoire du Littoral

(2) AMARAI (Association Manche Atlantique pour la Recherche Archéologique dans les Îles)

(3) UMR 6566 CReAAH (Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire).

Cette présentation dressera le bilan de deux ans de travail réalisé en collaboration entre le Conservatoire du Littoral (Délégation Bretagne) et l'AMARAI (Association Manche Atlantique pour la Recherche Archéologique dans les Îles), dans le cadre de la mission d'inventaire du patrimoine des îlots marins conduite par le Conservatoire du Littoral. Plus que le détail des découvertes, nous nous attacherons à montrer l'esprit et l'efficacité d'une synergie entre les organismes en terme de recherche scientifique, de connaissance, mais aussi en terme de gestion ; le renforcement d'un réseau sensibilisé non seulement au patrimoine naturel mais aussi au patrimoine culturel se révèle bénéfique dans un rapport gagnant-gagnant entre communautés. La présentation de quelques sites archéologiques inédits sera suivie des perspectives de prolongement de cette collaboration.


 

 

Variations relatives du niveau marin à l'Holocène récent en Bretagne occidentale : méthodologie, données actuelles et perspectives

de reconstitutions paléogéographiques.

Pierre Stéphan

Laboratoire Géomer – UMR 6554 LETG – CNRS, (Université de Bretagne Occidentale)

Institut Universitaire Européen de la Mer - Technopole Brest-Iroise

Place Nicolas Copernic - 29 280 PLOUZANÉ, France

pierre.stephan@univ-brest.fr

Depuis les travaux de M.-Th. Morzadec-Kerfourn (1969, 1974), aucune étude sur les variations holocènes du niveau marin n’avait été réalisée en Bretagne occidentale. L’analyse litho- et biostratigraphique des séquences sédimentaires préservées au sein des trois marais d’arrière-cordon étudiés en rade de Brest a donc permis de réactualiser les données sur l’eustatisme dans ce secteur.

La méthode utilisée pour déterminer les anciennes positions du niveau marin s’est appuyée sur la mise au point et l’utilisation d’une fonction de transfert basée sur les assemblages de foraminifères. Cette méthode a permis d’effectuer des estimations du niveau marin avec une précision d’environ 50 cm pour une quinzaine d’échantillons de tourbe et de vase marine datés au 14C. Les résultats obtenus présentent une part d’incertitude non négligeable car les effets de tassement du matériel sédimentaire n’ont pas été corrigés. En outre, les changements plus ou moins importants des conditions de sédimentation au sein des marais maritimes se sont soldés par des fluctuations mineures dans les reconstitutions du niveau marin, perturbant le véritable signal eustatique. Néanmoins, cette méthodologie a permis d’effectuer des estimations du niveau marin à partir de dépôts de vase assez peu compressible, offrant ainsi une meilleure reconstitution du mouvement eustatique fini-holocène par rapport aux études antérieures uniquement basées sur l’analyse des niveaux tourbeux.

Malgré quelques écarts significatifs, la courbe obtenue en rade de Brest présente une allure similaire à celle dressée par M.-Th. Morzadec-Kerfourn dans le nord Finistère. Un épisode régressif est notamment suspecté entre 3 000 et 2 700 BP. Or, cette baisse particulièrement rapide du niveau marin pose question car elle n’est pas enregistrée de manière systématique sur les autres façades maritimes françaises (Lambeck, 1997 ; Vella et Provansal, 2000), ni même sur les côtes de Belgique (Denys et Beateman, 1995) ou du sud-ouest de l’Angleterre (Shennan et Horton, 2002). Quelques études récentes menées en Mer du Nord (Behre, 2007), dans le sud-est de l’Angleterre (Horton et Edwards, 2005) et dans le nord de la France (Gandoin et al., 2007) font toutefois mention d’une régression d’amplitude significative à la fin de l’âge du Bronze. Notre étude réactualise ainsi le débat autours du caractère oscillatoire de la transgression holocène, sans apporter de réponse définitive.

Toutefois, un travail important a été engagé à l’automne 2008 dans le cadre du programme archéologique molénais afin de proposer une reconstitution paléogéographique de l’archipel de Molène depuis le Néolithique moyen jusqu’à nos jours. De nouveaux carottages ont été réalisés dans cinq marais maritimes du nord Finistère. L’acquisition d’une trentaine de dates radiocarbones supplémentaires devrait nous permettre de proposer une interprétation plus détaillée des variations relatives du niveau marin dans cette région au cours des derniers millénaires. Les étapes de la fragmentation territoriale de l’archipel de Molène seront précisées, en simulant le mouvement transgressif fini-holocène sur un modèle topo-bathymétrique de haute précision (levés LIDAR) acquis récemment dans le cadre du Parc Marin de la Mer d’Iroise. Dans l’attente de ces données, une méthodologie identique a dors et déjà été appliquée à l’archipel de Molène en utilisant des données topo-bathymétriques de moindre précision.

Références :

Behre K.-E. (2007) - A new Holocene sea-level curve for the southern North Sea, Boreas, vol. 36, p. 82-102.

Denys L., Baeteman C. (1995) - Holocene evolution of relative sea level and local mean high water spring tides in Belgium - a first assessment, Marine Geology, vol. 124, p. 1-19.

Gandouin E., Van Vliet-Lanoé B., Franquet E., Andrieu-Ponel V., Keen D.H., Ponel P., Meurisse M., Brulhet J., Brocandel M. (2007) - Analyse en haute résolution de l'enregistrement de la transgression holocène dans un secteur subsident du littoral français : le bassin-marais de Saint-Omer (Pas-de-Calais, France), Géologie de la France, vol. 1, p. 11-32.

Horton B.P., Edwards R.J. (2005) - The application of local and regional transfer functions to the reconstruction of Holocene sea levels, north Norfolk, England, The Holocene, vol. 15, n° 2, p. 216-228.

Lambeck K. (1997) - Sea-level change along the French Atlantic and Channel coast since the time of the Last Glacial Maximum, Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 129, p. 1-22.

Morzadec-Kerfourn M-Th. (1969) - Variations de la ligne de rivage au cours du post-glaciaire le long de la côte nord du Finistère. Analyses polliniques de tourbes et de dépôts organiques littoraux, Bulletin de l'Association française pour l'Etude du Quaternaire, vol. 4, p. 285-318.

 

Morzadec-Kerfourn M-Th. (1974) - Variations de la ligne de rivage armoricaine au Quaternaire. Analyses polliniques de dépôts organiques littoraux, Bulletin de la Société Géologique et Minéralogique de Bretagne, vol. 17, 208 p.

Shennan I., Horton B. (2002) - Holocene land- and sea-level changes in Great Britain, Journal of Quaternary Science, vol. 17, n° 5-6, p. 511-526.

Vella C., Provansal M. (2000) - Relative sea-level rise and neotectonic events during the last 6500 yr on the southern eastern Rhône delta, France, Marine Geology, vol. 170, p. 27-39.


 

 

 

Une singulière villa du littoral vénète : Mané-Véchen en Plouhinec

Alain Provost,

Archéologue indépendant La petite mare.35830 BETTON

En rive droite de la ria d'Etel, à 3 km de l'embouchure actuelle, la villa de Mané-Véchen s'organise selon un plan en U tourné vers la ria. Fondée tardivement, à la fin du IIe siècle ap. J.-C., elle se singularise par l'importance des espaces de réception et de représentation richement ornés, l'absence d'appartements privés au sens strict et le développement des espaces de stockage, entrepôts et silo. Expression d'une élite, cet établissement devait exercer un contrôle économique sur le trafic commercial et les productions locales. Abandonnée par ses occupants légitimes un siècle après sa fondation et partiellement ruinée par un incendie, la villa fut réoccupée – tout au moins les parties encore en état – par une population qui se livra, à la charnière entre le IIIe et le IVe siècle, à des activités d'élevage et de transformation de viande, peut-être pour l'avitaillement de navires.


 

 

Coquillages à l'armoricaine, analyse d'un style régional du IIIe s. ap. J.-C.

Julien Boislève1, Catherine Dupont2, Françoise Labaune-Jean3

(1) La Bonnemais 35 590 La Chapelle Thouarault, France, boislevejulien@yahoo.fr

(2) UMRR 6566 CReAAH, bât 24 Campus Beaulieu, 35042 Rennes, France, catherine.dupont@univ-rennes1.fr

(3) Inrap, 37 rue du Bignon, 35 577 Cesson-Sévigné, France, francoise.labaune@inrap.fr

La communication se propose de présenter un groupe de décors particuliers à l'ouest de la Gaule : les enduits à incrustation de coquillages. Connus en Italie et sur d'autres sites de Gaule, ces ensembles sont toutefois beaucoup plus nombreux en Armorique et présentent des caractéristiques stylistiques qui les distinguent et permettent de constituer un groupe régional. Tout d'abord, ils paraissent s'affranchir de la mixité de matériaux caractéristiques de l'opus musivum pour ne conserver que les seuls coquillages comme élément d'incrustation, au détriment des tesselles, boules de bleu égyptien, pierres ponces et autres rocailles. Seuls quelques décors associent le stuc à l'incrustation de coquillage. Pour le reste, la très grande majorité des enduits qui nous sont parvenus utilisent les coquillages en remplissage sur des fonds souvent vivement colorés et cernés de traits noirs. Les motifs géométriques évoquent plutôt des décors à réseau. Il faut d'ailleurs noter que le plus souvent l'emploi de cette technique est réservé au décor des plafonds et presque toujours en contexte thermal.

Ce style décoratif marque aussi clairement une mode en vogue au IIIe s. ap. J.-C et la très grande majorité des découvertes provient de riches villae. La découverte récente de trois décors, la reprise d'ensembles encore inédits et le réexamen de trouvailles anciennes permettent d'établir une cartographie des découvertes et de proposer une classification des différentes mises en œuvre de ce style régional. Nous nous proposons d'analyser la manière dont sont réalisés ces décors, dans quels contextes ils sont retrouvés, et dans quelle mesure ils constituent ou non une adaptation des décors de nymphée ou de fontaine connus dans l'Italie du Ier s.

En outre, l'analyse malacologique complète notre connaissance des processus de collecte, de sélection et de mise en œuvre des différents coquillages. Elle met en évidence des choix privilégiés dans l'emploi de certaines espèces et interroge aussi sur le mode d'approvisionnement des coquilles utilisées : commerce ou recyclage de coquillages consommés.


 

 

Changements environnementaux et exploitation des bois flottés

par les sociétés Paléo- et Néo-eskimaux des îles du Nunavik

(Arctique canadien), dans le détroit d'Hudson

 

Stéphanie Steelandt1, Dominique Marguerie2, Najat Bhiry3

(1) Doctorante en co-tutelle entre Université de Rennes 1 et Université Laval de Québec

(2) Chercheur CNRS, UMR 6566 CReAAH, Université de Rennes 1

(3) Professeur Université Laval de Québec, chercheur au Centre d'Etudes Nordiques (Québec)

L’occupation humaine et les transitions culturelles à l‘est du Bas-Arctique québécois semblent correspondre à des épisodes de changements climatiques.

Ce projet de recherche qui débute documente la relation entre les changements environnementaux et les changements culturels des Paléo- et des Néo-eskimaux du Nunavik depuis 3500 ans. Les régions d’étude sont situées sur la rive est de la baie d’Hudson et dans le détroit d'Hudson. Le projet s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire alliant l'archéologie, les études paléoenvironnementales (paléobotanique, géomorphologie) et les enquêtes ethnologiques auprès des  Aînés Inuits des villages voisins. Un aspect particulier de cette recherche concerne les relations des sociétés Paléo et Néo-esquimaux avec les bois flottés récoltés sur les plages. Matière première rare mais renouvelée annuellement de manière imprévisible dans cette région de l’Arctique, cette ressource enregistre aussi un ensemble d’informations environnementales sur le climat, le flux des fleuves, la circulation des océans et de la banquise. Nous tenterons de savoir si les bois retrouvés dans les sites archéologiques provenaient bien de bois flottés et de comprendre comment ces matières ligneuses étaient exploitées. Un référentiel des bois flottés actuels retrouvés sur les plages du Nunavik sera mis en place. La détermination de leur origine passera par une comparaison avec la végétation des forêts boréales et de la toundra forestière canadienne actuelle.


 

 

L’atelier de bouilleur de sel de Dossen Rouz à Locquémeau- Trédrez

(Côtes d’Armor) au IIIe-IIe siècle av JC :

Acquisition et gestion des ressources animales

Caroline Mougne1, Anna Baudry1, 2, Marie-Yvane Daire1,3, Catherine Dupont1,

Chloé Martin4

(1) UMR 6566 CReAAH (Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire).

(2) INRAP, Institut national de recherches archéologiques préventives

(3) AMARAI (Association Manche Atlantique pour la Recherche Archéologique dans les Îles)

(4)Master 2 "Archéologie-Archéosciences" Université de Rennes 1

Certains sites archéologiques localisés sur le littoral français sont en danger de disparition, du fait de la montée du niveau marin et des érosions naturelles. Le projet ALERT «Archéologie, Littoral Et Réchauffement Terrestre» mis en place en 2007 a pour objectif de répertorier ces sites en péril et d’en dresser un état sanitaire, tout en proposant d'en assurer l'enregistrement, voire la sauvegarde. Ce fût du site domestique et artisanal de Dossen Rouz, situé à Locquémeau-Trédrez dans le département des Côtes d’Armor, dont une partie de l'activité était dédiée à la production du sel durant le second âge du Fer (IIIe- IIe siècle av J.-C). Depuis plusieurs années, le site est recouvert par les marées de fort coefficient. Des "laisses de haute mer" ont déposé de nombreux petits coquillages sur les niveaux modernes, polluant ainsi les niveaux gaulois. Une étude approfondie (quantification, mesure et taphonomie) des couches modernes a permis de caractériser les coquillages pollueurs, ceci afin de pouvoir "nettoyer" les couches gauloises et d’obtenir des données plus justes sur les pratiques alimentaires et les méthodes d’acquisition (collecte, pêche…) des habitants de l'époque. L’étude archéozoologique a montré qu’un large spectre d’espèces animales (coquillages, crustacés, oursins, poissons et mammifères) et d’écosystèmes (estran, espace boisé et domestique) était exploité par les artisans gaulois de Dossen Rouz.


 

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