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Archéologie poitevine
27 décembre 2010

Angoulême (16), vers une restauration de l'Hôtel de Ville d'Abadie

Via Patrimoine démarre une étude patrimoniale sur la mairie qui servira de base pour  des travaux. Une plongée dans la tête de l'architecte du XIXe Paul Abadie et ses contraintes. Objectif de cette étude patrimoniale: proposer des priorités d'interventions en terme de restauration ou de transformation, sur l'intérieur aussi bien que l'extérieur, en respectant au maximum l'histoire du lieu. «C'est un bâtiment phare de la ville, dit Frédéric Sardin, l'adjoint à l'urbanisme. L'intérêt est de réunir les billes pour faire les bons choix, restituer ou transformer quand des espaces sont bancals.»

1870

Un monument construit entre 1850 et 1868, œuvre d'un des deux architectes les plus célèbres du XIXe siècle avec Viollet le Duc... qui n'est pas classé Monument historique. Seuls certains éléments sont inscrits à ce titre: les deux tours de l'ancien château comtal depuis 1929, les toitures et les façades, l'escalier et le salon d'honneur, depuis 1975... L'étude servira d'ailleurs de base pour proposer un classement de l'ensemble. Sachant qu'un lieu classé «intérêt national» (contrairement à un intérêt régional pour l'inscription) peut bénéficier de crédits du conseil général et de la Drac pour sa rénovation.

Le premier repérage de Via Patrimoine a permis de ressortir des documents jamais exploités, comme des devis de travaux, croquis, plans annotés par Abadie... Une plongée dans le contexte historique de l'époque et dans la tête de l'architecte. «L'idée est d'avoir une approche globale du bâtiment à travers son point de vue, précise Nathalie Guillaumin. Il nous faut comprendre sa démarche, ses contraintes budgétaires et physiques. On sait qu'il réglait tout dans les moindres détails. Il a, par exemple, dessiné le mobilier ou les rampes d'escalier. Quand on plonge dans dedans, on accepte mieux le bâtiment.»

Le temps change le regard sur les choses. Décrié il y a trente ans, accusé d'être un architecte ne respectant pas le patrimoine, Paul Abadie ne suscite plus aujourd'hui de polémique. «On n'est plus dans le rejet du XIXe siècle. Cela nous permet de restituer les choses telles quelles étaient.» En toute objectivité, et en s'intéressant dans un second temps aux usages du bâtiment, comment on vivait dedans, comment ça s'est transformé au fil du temps. Un vrai labyrinthe dont un tiers de la surface est consacré à des espaces de circulation, couloirs et escaliers. Il reste des espaces peu pratiques au regard de l'usage actuel, comme des bureaux sous les toits qui servaient autrefois de stockage. «Pour aller dans un autre bureau, il faut souvent sortir et traverser la cour, dit Frédéric Sardin. Il y a des adaptations à faire.»

Pendant les quatre ou cinq mois d'étude, les préconisations de Via Patrimoine seront débattues au sein d'un comité qui associera Ville, conseil général, Drac, architecte des Bâtiments de France et spécialistes de l'architecture du XIXe, «pour faire des choix en toute connaissance de cause.»

Dans cette logique, la façade noircie de l'hôtel-de-ville si décriée ne sera pas forcément la priorité. «Les grands salons non plus n'ont jamais fait l'objet de remaniement, dit Frédéric Sardin. Il y aura un phasage des travaux en fonction des contraintes de sécurité et des usages.»

En savoir plus sur l'édifice : http://www.angouleme.fr/archi/spip.php?article5R1GGGL_fr___FR358%26tbs%3Disch:1%26prmd%3Divnsm&ei=QMIYTYPQLMX4sgbA58HYDA

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