La chapelle Saint-Libert se révèle peu à peu
Vendredi dernier, le président du conseil général, Frédéric Thomas, s'est rendu sur le site des fouilles de la chapelle Saint-Libert, l'un des plus anciens édifices de la ville de Tours (XIe siècle). Quai André-Malraux, le site va devenir le siège social de la Société archéologique de Touraine qui mène depuis quelques années un vaste programme de restauration. Celle-ci contribue d'ailleurs à la mise en valeur de ce quartier des bords de Loire, dans le double cadre de « La Loire, patrimoine mondial de l'Unesco » et de « Tours, ville d'art et d'histoire ».
Au centre d'un débat contradictoire
Trois archéologues du conseil général ont déjà réalisé deux phases de fouilles, de novembre à décembre 2011 puis de septembre à décembre 2012. Ils ont permis de mettre en évidence les fondations de la chapelle, la découverte d'un four à cloches, une quarantaine de sépultures et un mur de fortification romain datant du IVe siècle.
Ces archéologues ont également mis la chapelle au centre d'un débat contradictoire de l'histoire médiévale du « castrum », ce rempart gallo-romain qui protégeait la cité à cette époque. Elle pourrait correspondre à une propriété ayant appartenu aux moines de Saint-Martin et échangée, avec le comte de Tours à la fin du IXe siècle, pour devenir la chapelle du palais comtal. Mais il pourrait aussi s'agir des modifications d'un édifice plus ancien élevé à la gloire de saint Libert, ce moine reclus de Marmoutier, ami de Grégoire de Tours, décédé en 593. Les fouilles vont se poursuivre en mars, cette fois en extérieur.