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Archéologie poitevine
20 septembre 2013

Les Cordeliers n'ont pas tout livré de leurs secrets

Indre, Châteauroux

20/09/2013 05:41
 
Le mur du bâtiment conventuel, aujourd'hui disparu, a été remis au jour, et a fait l'objet d'un relevé topographique.                      
Le mur du bâtiment conventuel, aujourd'hui disparu, a été remis au jour, et a fait l'objet d'un relevé topographique.

Les fouilles menées par l’Inrap avant travaux, la semaine passée, ont révélé  de nouveaux éléments de l’histoire du couvent franciscain du XIII e  siècle.

Ils ont passé une semaine dans la cour du cloître des Cordeliers. « Ils », ce sont les deux spécialistes de l'Inrap (Institut des recherches archéologiques préventives), Simon Bryant, responsable du chantier et Jérôme Nivet, anthropologue. Ils avaient une mission précise : établir avec précision un diagnostic des vestiges existant entre les trois bâtiments du couvent des Cordeliers, avant les travaux d'aménagement d'un jardin prévus par la Ville.

 Des découvertes riches d'enseignement

 « Nous n'avons pas fait de découverte extraordinaire, explique Simon Bryant. Notre travail consiste, dans un premier temps, à répertorier et localiser précisément les vestiges identifiés par René Pêcherat, lors des trois campagnes de fouilles réalisées dans les années soixante-dix. » Ainsi, les deux spécialistes ont-ils pu confirmer l'existence de sépultures à proximité de l'église, côté sud. « Nous espérons qu'il s'agit bien de sépultures médiévales, indique l'anthropologue. L'une d'elles a été prélevée. Elle est désormais partie au laboratoire d'analyse de l'Inrap, pour en dater l'origine exacte. » A proximité du bâtiment ouest, les recherches ont également permis de découvrir un petit ossuaire, et une partie de l'adduction d'eau du couvent. « Des tuyaux en terre cuite entourés de mortier, qui étaient probablement reliés aux cuisines ou au réfectoire. Ce sont des indices utiles concernant la construction du couvent, son organisation et qui n'avaient pas encore été localisés et identifiés. » Ils seront répertoriés sur des plans tout comme les murs qui ont été mis au jour par ces fouilles de surface. Les deux spécialistes de l'Inrap vont établir leur diagnostic, d'ici un mois. Un rapport qui sera transmis aux services d'archéologie de la préfecture. Dès lors, la Drac autorisera la Ville à entreprendre ses travaux, ou bien décidera de fouilles plus approfondies sur le site.

réaction

" Ces fouilles nous apportent beaucoup "

Francesca Lacour, conservateur délégué des Antiquités et objets d'art de l'Indre, qui travaille depuis de longues années sur le couvent franciscain du XIIIe, n'a pas raté une miette de ces recherches. « Je suis très heureuse qu'elles aient pu être menées par des spécialistes avec des moyens appropriés. Car, quand René Pêcherat était intervenu dans les années soixante-dix, les pelleteuses étaient passées avant lui et avaient bouleversé le site. De nombreuses sépultures avaient alors été détruites et aucune analyse n'avait été faite pour les dater. C'est très dommage. Dans mes recherches, j'en ai répertorié plus de deux cents, en différents endroits du couvent. Je m'interroge d'ailleurs sur cette sépulture d'enfant, qui a été retrouvée. » L'archiviste se réjouit également d'une autre découverte : un passage en pente raide descendant vers les jardins. « Dallé, avec un écoulement central des eaux pluviales, ce cheminement était méconnu jusque-là. On ne sait, pour l'instant, de quelle époque il date, mais cela donne une autre vision de l'environnement du cloître. On apprend toujours quelque chose, lorsque des fouilles sont menées par des spécialistes », indique-t-elle, tout en regrettant qu'il ait fallu attendre le XXIe siècle pour remonter le temps, et retrouver une part de l'histoire d'un des monuments les plus emblématiques de Châteauroux.

Catherine Pelletier
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