Deux-Sèvres, Oiron : le château visité en langue des signes

Source de l'information: http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Loisirs/Patrimoine-tourisme/n/Contenus/Articles/2012/10/21/Oiron-le-chateau-visite-en-langue-des-signes

Une première visite guidée a eu lieu au château d’Oiron, hier, en langue des signes, pour les sourds et malentendants. Presque comme une autre.

L'une des missions de l'équipe du château d'Oiron est d'offrir une ouverture culturelle vers les publics spécifiques. La visite proposée hier à une trentaine de personnes majoritairement sourdes ou malentendantes, rentre dans ce cadre. Elle fait suite aux rencontres organisées par le Pays Thouarsais avec différents types de handicapés, ce qui a permis aux responsables des collections du château de connaître l'association bressuiraise Ensemble Signons.

Pour l'occasion, Elodie Maïno, animatrice pédagogique, a guidé le groupe accompagné d'une interprète de la langue des signes française (LSF). Pour le néophyte, la surdité peut paraître un obstacle insurmontable à la compréhension. Mais, pour les spécialistes, la communication se fait d'une manière naturelle et extraordinairement performante. Le « vocabulaire » est remarquablement diversifié. Quant aux noms propres, ils sont tout simplement « épelés » de sorte que le public en saisit non seulement la phonétique, mais aussi l'orthographe. Ainsi, parler du « cabinet de curiosités de Claude Gouffier » devient presque aussi simple que de dire « passe-moi le sel », même si cela prend tout de même plus de temps !
« Cette visite est une première, précise Agathe Génié, chargée d'actions éducatives. Elle a permis à ce public de découvrir le château comme tout le monde. Un atelier intitulé " corps en morceaux ", consistant à créer des personnages à partir d'objets récupérés, a été proposé aux visiteurs qui se sont ainsi encore plus immergés dans l'esprit des collections ».

Penser aux enfants aussi

Isabelle est maman de quatre enfants sourds. Elle est venue de Poitiers avec deux d'entre eux, Lisandre et Charline, accompagnées de deux copines : Philomène, également malentendante, et Cindy, non handicapée, mais fille de sourds. Pourquoi venir de si loin ? « Depuis la loi de 2005, beaucoup d'actions sont faites en direction des adultes au détriment des enfants. Donc les occasions d'ouvrir les jeunes à la culture sont si rares que l'on est prêt à parcourir des kilomètres pour en bénéficier. » Le sourire des enfants est déjà une vraie récompense.