L'enquête se poursuit pour faire parler Coudray-Salbart

Deux-Sèvres - Niort - Patrimoine

06/01/2013 05:46

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Le château de Coudray-Salbart est loin d'avoir livré tous ses secrets. Une dizaine de scientifiques s'attachent bénévolement à lui en extirper quelques-uns. Un travail de longue haleine qui ne s'effectue pas nécessairement sur site.

Le projet pluriannuel de recherches en archéologie dirigé par Marie-Pierre Baudry, permet déjà d’en savoir plus sur le château et son environnement.

Plus on fouille à Coudray-Salbart, plus de nouvelles questions surgissent. C'est en partant de ce constat, que la castellologue Marie-Pierre Baudry-Parthenay a initié en 2011 un programme collectif de recherches sur un château dont elle est la spécialiste, mais également une passionnée. « C'est un des châteaux majeurs du début du XIIIe siècle en France, considéré comme l'un des premiers châteaux gothiques, n'a-t-elle de cesse de répéter. Il est exceptionnel pour son époque par sa qualité de construction et son système de défense novateur. »

L'État lui a donné le feu vert pour son programme de recherche, et le financement pour trois ans (2012-2015),. pour qu'une dizaine de scientifiques puissent faire parler la forteresse médiévale sur son passé, sur la façon dont elle a été construite, sur son influence dans la vie locale entre Niort et Parthenay notamment via la Sèvre.

Les vestiges d'un pont découverts dans la Sèvre

Universitaires, archéologues dont certains ont une qualification subaquatique, historiens amateurs éclairés, spécialistes de l'histoire de l'art, géologue sont au travail depuis un an maintenant, le plus souvent à titre bénévole. Et leurs premiers travaux, menés comme dans une enquête de la série Cold Case, commencent à faire parler Coudray-Salbart sur son passé. 
C'est ainsi qu'une plongée dans les eaux de la Sèvre, a permis de découvrir les vestiges d'un pont au pied du château. Mais aussi d'aménagements qui restent à étudier : berges pour accoster, pêcheries pour alimenter le château ? Marie-Pierre Baudry a fait de son coté une immersion… dans les documents des archives nationales. Pour y pêcher un parchemin du XV^e jusqu'à présent inexploité, qui fait état des dépenses et des recettes, en donnant la liste des fiefs en 1475. « Cela donne l'importance des hameaux et des villages alentour dans la vie du château » souligne la castellologue.
L'étude géologique des fossés montre par ailleurs que les bâtisseurs du château y ont puisé leur matière première. Mais que cela n'a pas suffi, que des carrières ont dû être également ouvertes pour y extraire des pierres. Quant aux sondages et fouilles archéologiques, dont une reprenant une fouille menée par des amateurs dans les années soixante-dix, ils ont permis de rouvrir une salle de défense dans la muraille sud…
Les travaux de ce programme vont se poursuivre en 2013. Un spécialiste va se pencher sur les voûtes gothiques, un autre sur les sculptures, un troisième sur les céramiques exhumées en vingt années de fouilles. 
Comme elle s'y est engagée, et comme elle l'a d'ailleurs fait il y a quelques semaines en réunissant quelque 200 auditeurs, Marie-Pierre Baudry-Parthenay continuera de communiquer régulièrement sur les recherches qu'elle dirige. Le prochain exposé devrait avoir lieu au printemps, sur site.

nr.niort@nrco.fr

Philippe Micard

Source de l'information et photographie: http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/communes/Niort/n/Contenus/Articles/2013/01/06/L-enquete-se-poursuit-pour-faire-parler-Coudray-Salbart