La cité du Lubidet première " HLM " de la ville
Loir-et-Cher, Vendôme, C'était hier
La dizaine de petites maisons du Lubidet est aujourd’hui en grand chantier. On ne garde que le squelette de ces maisons d’ouvriers construites vers 1900.
A chaque « spécialiste » interrogé, le même froncement de sourcils. « Les maisons étaient liées à la papeterie, je crois, pour les ouvriers », avance Valérie Coiffard, animatrice du service patrimoine à la Ville. « Ça a toujours été des logements sociaux, avant la Seconde Guerre, c'était les maisons des ouvriers, après, c'était des habitants, disons, un peu plus pauvres », se souvient Jean-Claude Pasquier, historien local. Ses premières recherches dévoilent un peu le passé de ces deux bâtiments qui bordent l'entrée de la rue du Lubidet, côté entrée de Naveil. « C'est grâce à un article de Raymond Dreulle, publié dans le bulletin de la Société archéologique du Vendômois en 1983 ».
A l'époque, l'auteur de l'article était un voisin de ce « coron » construit loin des mines. « Pendant longtemps, on les a appelées " les maisons neuves ", décrit Jean-Claude Pasquier grâce à l'article de Raymond Dreulle. Chaque famille disposait d'un jardin potager qui constituait, semble-t-il, la principale occupation des locataires. » L'historien relève également la présence d'un petit chemin « noir », vraisemblablement remblayé avec du mâchefer de la papeterie à laquelle menait de sentier. Ces maisons ont vraisemblablement été construites par les propriétaires de l'usine à la fin du XIXe siècle. « Le directeur, le chef de fabrication, le mécanicien et le concierge cocher vivaient sur place (dans l'usine, NDLR), possédant tous leur propre jardin », décrit Jean-Claude Pasquier.
" Le moulin à papier "
La cité doit apparemment son existence à l'activité industrielle qui se déroulait juste en face, sur les bords du Loir. « C'était le premier HLM de Vendôme », résume un riverain installé depuis une cinquantaine d'années. Les cités ont été construites des siècles après « le moulin à papier », dont le nom date du XVIIe siècle, « mais la présence d'un moulin est attestée depuis le XIe siècle », rappelle Jean-Claude Pasquier. L'entreprise a, semble-t-il, connu son apogée entre 1870 et la Seconde Guerre mondiale. « À la fin, il ne faisait plus de papier, mais des enveloppes », sait le riverain. L'usine a, depuis des années, cessé de faire fonctionner les turbines qui lui permettaient de produire sa propre électricité.