Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Archéologie poitevine
12 mars 2015

Nouveau regard sur les architectures mégalithiques dans l’ouest de la France

Dimanche  15 mars 2015, au Muséum d’Histoire Naturelle, à 9h30, la SNP accueillera
Florian Cousseau, doctorant à l’université de Rennes 1.
 
image
Couloir du dolmen G’ de Barnenez (Plouezoc’h, Finistère).
 
Nouveau regard sur les architectures mégalithiques dans l’ouest de la France
 
Les travaux qui vous seront présentés ont été menés dans le cadre d’une thèse à l’université de Rennes 1. Ils visent à améliorer notre lecture des tumulus néolithiques. Celle-ci était focalisée principalement sur les espaces internes funéraires des monuments, et très peu sur les masses les entourant. Les campagnes, menées par Luc Laporte (directeur de la thèse en cours), Roger Joussaume et Chris Scarre sur le tumulus C de Péré à Prissé-la-Charrière (Deux-Sèvres), ont montré qu’une lecture approfondie de ces masses était possible et révélait de précieuses informations. L’étude des élévations, avec une méthodologie adéquate, était la clef de cette nouvelle lecture. Les archéologues des périodes historiques ont une expérience plus longue concernant les études des élévations de leurs architectures et ont développé, depuis les années 1980, une méthodologie nommée ‘’archéologie du bâti’’. L’expérience positive sur le monument de Prissé-la-Charrière a montré l’intérêt d’étendre cette lecture à de nouveaux monuments.
La thèse poursuit cette nouvelle lecture architecturale, dans le domaine du mégalithisme, au travers de deux sites qui se trouvent dans le Finistère nord : Barnenez à Plouezoc’h et Carn à Ploudalmezeau, fouillés dans les années 1950-60 par P.-R. Giot. Ces deux monuments ont été choisis car ils présentent des élévations très bien conservées sur plusieurs mètres et en grande majorité réalisées en pierres sèches. De plus, ils renferment la quasi-intégralité des voûtes en encorbellement intactes depuis 6 000 ans en France. Plusieurs campagnes de terrain, menées sur ces deux monuments, ont permis une étude intégrale de ces derniers, avec cette nouvelle lecture, grâce à l’archéologie du bâti. Un autre point important de ces travaux est l’acquisition et l’utilisation des données 3D.
Les résultats de la thèse sont multiples et se rapportent tant à la compréhension des architectures mégalithiques, aux bâtisseurs qui les ont construites, qu’aux sociétés qui les ont utilisées. Tout d’abord, l’utilisation de la méthodologie issue des périodes historiques, pour développer l’étude des élévations, permet une réelle relecture de ces monuments qui n’avaient pas été étudiés depuis les années 1960. Elle met au jour tous les cycles de construction du monument : leurs différents états et leurs étapes de construction. Au travers de celles-ci, certains gestes particuliers peuvent être observés qui montrent la qualité technique des bâtisseurs et leur maîtrise des règles architectoniques. Ces données n’étaient que très rarement mises en évidence auparavant. On en concluait que ces architectures étaient assez simples, voire primitives, alors que cette relecture montre, d’une part, toute la complexité de celles-ci et, d’autre part, que les bâtisseurs avaient de vraies compétences techniques. Les différents états du monument étant observables, des restitutions 3D ont été réalisées permettant de tester les hypothèses, de connaître leur intégration dans le paysage et de proposer un support pour la valorisation ultérieure de ces recherches. L’étude des voûtes en encorbellement a été un point important de ces travaux. Celles-ci ont été très peu étudiées étant donnée leur fragilité. Nous avons actuellement la chance de pouvoir observer ce type de voûtes qui est encore construit de nos jours, avec des techniques proches de celles du Néolithique. Le regard de ces bâtisseurs contemporains a été d’une grande aide pour la compréhension de certaines observations faites sur le terrain.Cette communication exposera donc cette nouvelle lecture des architectures mégalithiques grâce notamment à l’archéologie du bâti et aux outils 3D.
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité